Une semaine après la formation d'un nouveau gouvernement, la contestation s'amplifie au Burkina où des policiers, suivant l'exemple de militaires, se sont mutinés mercredi soir et jeudi dans plusieurs villes dont la capitale, après une nouvelle manifestation à Koudougou (centre).
Des centaines de commerçants et de jeunes de Koudougou, ville du centre du Burkina Faso d'où est partie la contestation en février, ont à nouveau manifesté violemment mercredi, incendiant le domicile du maire et le siège de la police municipale, ont rapporté des témoins à l'AFP.
"Aucun crime de ce régime n'a été puni", accuse Francis Nikiema, leader étudiant à Koudougou, ville du Burkina Faso (centre-ouest) d'où sont parties en février les premières manifestations contre le pouvoir de Blaise Compaoré qui gouverne depuis 1987.
Le président burkinabè Blaise Compaoré, dont le pays a été confronté à des mutineries de soldats, s'est attribué le ministère de la Défense dans le nouveau gouvernement dont la composition a été annoncée jeudi soir, selon des décrets lus à la télévision publique RTB.
Le président du (Burkina) Faso, chef suprême des armées, assume les fonctions de ministre de la Défense et des Anciens combattants, stipule un des décrets.
Des réformes urgentes sont impératives pour éviter au Burkina Faso du président Blaise Compaoré, en crise depuis deux mois, une révolution à la tunisienne où à l'égyptienne, estiment des analystes et commentateurs de ce pays sahélien.
L'ambassadeur du Burkina Faso à Paris, Luc-Adolphe Tiao, a été nommé lundi soir par décret Premier ministre en remplacement de Tertius Zongo, limogé vendredi à la suite de mouvements de contestation dans tout le pays, en particulier de soldats.
La mutinerie de soldats du Burkina Faso, entamée jeudi au sein de la propre garde du président Blaise Compaoré à Ouagadougou, s'est étendue à d'autres corps d'armée et à trois autres villes, et une quatrième a connu lundi une violente manifestation de jeunes.
Des jeunes ont manifesté violemment à Koudougou (ouest), incendiant le siège du parti au pouvoir et une résidence de l'ex-Premier ministre, Tertius Zongo, ont rapporté des témoins à l'AFP.
Les tirs en l'air de militaires ont gagné dimanche soir une troisième ville burkinabè, Tenkodogo (est), après des actions similaires à Ouagadougou et Pô (sud), alors que les autorités avaient engagé des négociations avec des mutins dans cette dernière ville.
Tenkodogo est la troisième ville burkinabè à être gagnée par des tirs de militaires après Ouagadougou, jeudi et vendredi, et Pô, de samedi soir à dimanche.
Le président burkinabè Blaise Compaoré, face à une contestation grandissante dont une mutinerie de soldats à Ouagadougou qui a gagné Pô, une ville symbolique du Sud, tente de contenir la révolte en nommant de nouveaux chefs militaires qui lui sont proches.
Des commerçants du principal marché de Ouagadougou, furieux des pillages de militaires mutins depuis jeudi, ont incendié samedi le siège du parti au pouvoir dans la capitale, a constaté un journaliste.