Le président français Nicolas Sarkozy a déclaré mercredi que la France avait "fait son devoir pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire" et rappelé avoir constamment agi "à la demande des Nations unies".
Le sénateur américain James Inhofe a accusé mardi la France de mener une politique néo-colonialiste en Côte d'Ivoire et a demandé au département d'État que l'exil soit accordé à Laurent Gbagbo dans un «endroit où il ne soit pas assassiné».
La France, qui se défend d'être intervenue directement pour faire capituler le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, doit à nouveau gérer son éternelle image de gendarme de l'Afrique avec laquelle le président Nicolas Sarkozy avait pourtant promis de rompre.
Au lendemain de la chute de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara est confronté en Côte d'Ivoire à une tâche immense: réconcilier et reconstruire un pays déchiré par quatre mois de guerre civile et dont l'économie est à genoux.
Si la reddition de Laurent Gbagbo suscite un grand espoir de paix à Abidjan, nombreux sont les analystes qui estiment que les rues de la métropole ivoirienne ne retrouveront pas le calme avant plusieurs jours, voire des semaines.
D'abord réticente, la France a finalement fait le choix de l'intervention en Côte d'Ivoire pour faire respecter le choix des urnes et éviter que le chaos s'installe durablement dans son ancienne colonie.
Elle a cependant pris soin, comme en Libye, d'agir sous l'autorité des Nations unies et a mis en avant la nécessité d'éviter un bain de sang en se défendant de vouloir restaurer les pratiques de la "Françafrique".
Depuis l'arrestation de Laurent Gbagbo à Abidjan, une question se pose : à quel niveau les forces françaises sont-elles intervenues ? Mises en cause par les partisans du président sortant, les autorités françaises démentent avoir elles-mêmes procédé à l'arrestation.
04H10 GMT : Ban Ki-moon demande à Ouattara d'éviter un nouveau "bain de sang". Le secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, a demandé à Alassane Ouattara d'éviter un nouveau "bain de sang" et des représailles à l'encontre des partisans de Laurent Gbagbo, arrêté lundi, a annoncé un porte-parole de l'ONU.
Lundi 11 Avril 2011
Le président français Nicolas Sarkozy s'est "longuement" entretenu avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara, a-t-on appris auprès de l'Elysée lundi après-midi, après l'annonce de l'arrestation de Laurent Gbagbo à Abidjan.
"Le président français vient d'échanger longuement avec le président Ouattara", rapporte Franck Louvrier, un porte-parole de l'Elysée, dans un SMS envoyé vers 16h à l'Associated Press.
Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et son épouse Simone ont été arrêtés à leur résidence d'Abidjan et ont été amenés à l'Hôtel du Golf, le QG du président légitimement élu de Côte d'Ivoire selon la communauté internationale, a indiqué une porte-parole de M. Ouattara.