La France, qui se défend d'être intervenue directement pour faire capituler le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, doit à nouveau gérer son éternelle image de gendarme de l'Afrique avec laquelle le président Nicolas Sarkozy avait pourtant promis de rompre.
D'abord réticente, la France a finalement fait le choix de l'intervention en Côte d'Ivoire pour faire respecter le choix des urnes et éviter que le chaos s'installe durablement dans son ancienne colonie.
Elle a cependant pris soin, comme en Libye, d'agir sous l'autorité des Nations unies et a mis en avant la nécessité d'éviter un bain de sang en se défendant de vouloir restaurer les pratiques de la "Françafrique".
Des hélicoptères de combat des Nations unies et de la force française "Licorne" sont intervenus dimanche soir à Abidjan pour neutraliser les armes lourdes des partisans de Laurent Gbagbo, qui avaient visé la veille l'hôtel du Golf, quartier général d'Alassane Ouattara.
Les avocats français d'Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu par la communauté internationale, ont demandé dimanche à l'ONU et à la France de "neutraliser les miliciens à la solde (du président sortant Laurent) Gbagbo et remettre à la justice le candidat battu".
Le camp du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo a démenti avoir attaqué samedi le Golf Hôtel d'Abidjan, QG du président reconnu internationalement Alassane Ouattara, et M. Gbagbo a appelé les Ivoiriens à la résistance contre l'armée française.
Une fois de plus, la France s’implique sur le terrain en Côte d’Ivoire. L’ancienne puissance coloniale, qui n’arrive pas à se dépêtrer du bourbier ivoirien, brandit pour justifier son intervention le mandat de l’ONU et la protection des civils français et étrangers ainsi que les droits de l’homme en général. Au risque de brouiller un peu plus son image sur le continent africain.
Des hélicoptères de la force française Licorne ont frappé jeudi des véhicules militaires des troupes du président sortant Laurent Gbagbo lors d'une mission qui a permis de secourir l'ambassadeur du Japon en Côte d'Ivoire.
Les négociations pour tenter de convaincre Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir en Côte d'Ivoire ont échoué, a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères.
"Les négociations entre l'entourage de Laurent Gbagbo et les autorités ivoiriennes ont échoué devant l'intransigeance de Laurent Gbagbo", a déclaré Alain Juppé à l'Assemblée nationale.
Le chef d'état-major de l'armée loyale au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, le général Philippe Mangou, a déclaré à l'AFP que ses troupes avaient "arrêté les combats" mardi contre les forces d'Alassane Ouattara, au lendemain de frappes de l'ONU et de la France.
La Télévision publique ivoirienne RTI a, de nouveau, cessé d'émettre lundi. Des hélicoptères de l'ONU et de la force française Licorne ont tiré lundi à Abidjan sur la résidence du président sortant ivoirien et sur des camps militaires pro Gbagbo.