Visé par un mandat d'arrêt émis en Côte d'Ivoire, l'opposant ivoirien Guillaume Soro a réfuté dans un entretien accordé au Journal du Dimanche les accusations selon lesquelles il projetait d'organiser un coup d'Etat dans son pays.
Le mandat d'arrêt visant Guillaume Soro a été délivré lundi, juste avant son retour prévu en Côte d'Ivoire, conduisant le vol privé dans lequel il se trouvait a être dérouté vers le Ghana voisin "pour des raisons de sécurité”.
L'opposant a quitté le Ghana lundi après-midi pour retourner en Europe.
"C'est ridicule. Je suis en France depuis six mois et jusqu'alors aucun mandat n'avait été émis contre moi. Et subitement, alors que je suis dans le ciel pour arriver à Abidjan, il tombe !", a déclaré Guillaume Soro, accusant le président Alassane Ouattara "d'instrumentaliser la justice pour écarter un candidat sérieux à l'élection présidentielle”.
"Je suis et reste candidat à la présidence de la République. Je vais organiser la résistance comme le général de Gaulle l'a fait depuis Londres.” - AfricaLog avec agence
Emmanuel Macron veut dépoussiérer la relation de la France avec l'Afrique. Symbole le plus frappant: l'annonce faite samedi lors de sa visite en Côte d'Ivoire: la fin du «franc des colonies françaises d'Afrique». Cette monnaie est perçue sur le continent comme l'un des derniers vestiges de ce qu'il est de coutume d'appeler la "Françafrique".
La décision a été actée par le président ivoirien Alassane Ouattara. Le président français en a profité pour rappeler sa position sur le colonialisme.
"Trop souvent aujourd'hui la France est perçue avec un regard d'hégémonie où les oripeaux d'un colonialisme qui a été et qui fut une erreur profonde, une faute de la République" a déclaré le chef de l'État français. Le Franc CFA est utilisé aujourd'hui dans treize pays d'Afrique francophone. Huit d'entre eux vont passer à une nouvelle monnaie, l'Éco : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Mais c'est plus qu'un changement de nom. Ces pays ne seront plus obligés de déposer la moitié de leurs réserves auprès de la Banque de France. Par ailleurs, la France ne siègera plus dans les instances de gouvernance de l'Union monétaire ouest-africaine. En revanche, l'Eco restera arrimé à l'euro avec une parité fixe. Devant la pression de Patrice Talon, Alassane Ouattara a suivi.
Restent des incertitudes sur le calendrier du lancement de l'Éco. L'année 2020 est évoquée. Mais beaucoup jugent cette perspective peu réaliste.
Les pays de la Cémac que sont le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad sont entrain de suivre le leadership de l’Afrique de l’Ouest sur la question en pressant le pas pour avoir une nouvelle monnaie commune stable et forte. - AfricaLog avec agence
Donald Trump «n’est pas un roi», a lancé une juge fédérale américaine affirmant que les hauts responsables et ex-employés de la Maison Blanche devaient se plier aux convocations du Congrès, dans un jugement qui pourrait peser sur l’enquête en destitution visant le président américain.
La décision de la juge Ketanji Jackson concerne l’ancien avocat de la Maison Blanche Don McGahn, dans une enquête séparée – l’ingérence russe dans l’élection de 2016 – .
Comme pour la procédure de destitution en cours sur des pressions qui auraient été exercées sur l’Ukraine, cette enquête est menée par les démocrates à la Chambre des représentants, qu’ils contrôlent.
Dans les deux affaires – Ukraine et ingĂ©rence russe –, Donald Trump a usĂ© de ses prĂ©rogatives prĂ©sidentielles pour empĂŞcher d’anciens collaborateurs ou responsables de la Maison Blanche de coopĂ©rer avec les enquĂŞtes parlementaires. Â



Mais pour la juge fĂ©dĂ©rale, «dit simplement, la conclusion fondamentale des dernières 250 annĂ©es d’Histoire amĂ©ricaine est que les prĂ©sidents ne sont pas des rois». Â
Par consĂ©quent, «il va sans dire que la loi s’applique Ă l’ancien avocat de la Maison Blanche Don McGahn comme elle s’applique aux autres hauts responsables actuels ou passĂ©s de la Maison Blanche», Ă©crit-elle. Â
«Personne, pas même le chef de l’éxécutif, n’est au-dessus de la loi», ajoute-t-elle.
Ceux appelĂ©s Ă tĂ©moigner devant le Congrès «doivent se prĂ©senter en personne» et ne «peuvent pas ignorer ou dĂ©fier» ces convocations «sur ordre du prĂ©sident ou de tout autre». Â
Une fois devant le Congrès, ils sont libres de s’abstenir de tĂ©moigner, explique-t-elle toutefois. Â
Le ministère de la Justice a de son côté indiqué qu’il comptait faire appel de la décision du juge. - AfricaLog avec agence
L’ex-prĂ©sident bolivien Evo Morales, qui a dĂ©missionnĂ© dimanche au terme de trois semaines de protestations contre sa réélection, a annoncĂ© qu’un mandat d’arrĂŞt «illĂ©gal» avait Ă©tĂ© Ă©mis contre lui. Â
«Je dénonce devant le monde et le peuple bolivien qu’un officier de police a annoncé publiquement qu’il a reçu instruction d’exécuter un mandat d’arrêt illégal émis contre ma personne», a écrit l’ancien dirigeant socialiste sur Twitter.
«De la même manière, des groupes violents ont attaqué mon domicile. Les putschistes détruisent l’État de droit », a ajouté Evo Morales, 60 ans, dont on ignorait dimanche soir où il se trouvait.
Le commandant de la police, Vladimir Yuri Calderon, a dĂ©menti l’existence d’un tel mandat d’arrĂŞt Ă la tĂ©lĂ©vision locale Unitel. Seuls sont visĂ©s les magistrats du Tribunal suprĂŞme Ă©lectoral (TSE), a-t-il dĂ©clarĂ©. Â


En début de soirée, la police a arrêté la présidente du TSE, Maria Eugenia Choque, sur ordre du parquet, qui enquête sur des irrégularités commises dans le scrutin d’octobre, ainsi que le vice-président du TSE, Antonio Costas.
Des milliers d’habitants ont déferlé dans les rues du pays pour célébrer cette annonce, agitant le drapeau bolivien entre rires et larmes après la violente vague de contestation au cours de laquelle trois personnes ont été tuées et 383 blessées.
«Cet imbécile (Morales), qui ne sait pas réfléchir, est parti par la fenêtre, quelle bonne nouvelle, on est heureux», confiait Reggina Sojas, commerçante de 61 ans, venue faire la fête sur l’avenue El Prado, principal axe de La Paz.
«Quel moment de gloire pour nous, on est vraiment contents, vive la démocratie», se réjouissait aussi Ricardo Revilla, employé de banque de 37 ans.
«Nous avons donné une leçon au monde, demain la Bolivie sera un nouveau pays», s’est exclamé Luis Fernando Camacho, dirigeant le plus visible et radical de l’opposition, qui s’était rendu plus tôt au siège du gouvernement à La Paz pour y remettre symboliquement une lettre de démission à signer par Evo Morales, ainsi qu’un exemplaire de la Bible. - AfricaLog avec agence
Le Nobel de la paix a récompensé le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, artisan d’une réconciliation spectaculaire avec l’ex-frère ennemi érythréen et père de réformes susceptibles de transformer en profondeur un pays longtemps livré à l’autoritarisme.
Âgé de 43 ans et au pouvoir depuis seulement 18 mois, le plus jeune dirigeant d’Afrique fait face à une inquiétante flambée de violences intercommunautaires dans son pays, où des élections législatives sont censées avoir lieu en mai 2020.
«C’est une excellente nouvelle pour l’Afrique, pour l’Afrique de l’Est, un endroit où la paix est une marchandise très coûteuse», a réagi M. Abiy. «Je suis sûr que cela nous donnera l’énergie nécessaire pour […] réaliser la paix dans notre région».
Le dirigeant Ă©thiopien est rĂ©compensĂ© «pour ses efforts en vue d’arriver Ă la paix et en faveur de la coopĂ©ration internationale, en particulier pour son initiative dĂ©terminante visant Ă rĂ©soudre le conflit frontalier avec l’ÉrythrĂ©e voisine», a expliquĂ© la prĂ©sidente du comitĂ© Nobel norvĂ©gien, Berit Reiss-Andersen. Â



Au pouvoir depuis avril 2018, Abiy Ahmed a initié un rapprochement au pas de charge avec l’Érythrée, ancienne province éthiopienne, et œuvré plus généralement pour la paix dans la Corne de l’Afrique.
À l’issue d’une rencontre historique le 9 juillet 2018 à Asmara, la capitale érythréenne, il a mis fin avec le président érythréen Issaias Afeworki à 20 ans d’état de guerre.
Réouverture d’ambassades et de postes-frontières, rétablissement des liaisons aériennes, multiplication des rencontres: la réconciliation a été menée tambour battant.
Salué comme visionnaire et réformateur, le jeune dirigeant, issu d’une famille pauvre, a ainsi insufflé un certain optimisme dans une région du globe où celui-ci est une denrée rare.
Après le gynécologue congolais Denis Mukwege distingué conjointement avec la Yézidie Nadia Murad l’an dernier, il est le deuxième Africain consécutif à remporter le Nobel de la paix.
Son leadership «a fourni un formidable exemple aux pays d’Afrique et d’ailleurs qui cherchent à surmonter les résistances du passé et à faire passer l’intérêt de la population en premier», a commenté vendredi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
«Reconnaissance et encouragement»
Mais l’enthousiasme a vite fait place à la frustration. La frontière entre les deux pays est à nouveau fermée, la signature d’accords commerciaux se fait attendre et l’Éthiopie, pays enclavé, n’a toujours pas accès aux ports érythréens.
Le chemin Ă parcourir avant une paix ferme et dĂ©finitive est encore long, estiment les analystes. Â
«C’est Ă la fois une reconnaissance et un encouragement pour ses efforts», a soulignĂ© Mme Reiss-Andersen, dĂ©samorçant une Ă©ventuelle polĂ©mique sur le caractère prĂ©maturĂ© du Nobel. Â
«Il reste assurément plusieurs défis à relever et nous ne pouvons pas être certains que tout sera couronné de succès», a-t-elle déclaré.
Des militants érythréens des droits de la personne ont critiqué le choix du comité qui rend excessivement honneur, selon eux, au régime d’Issaias Afeworki, l’un des plus répressifs au monde.
«Le prix Nobel de la paix a été décerné à un homme qui s’est lié d’amitié et a blanchi le dictateur d’à côté pour les intérêts de sa propre nation tout en prolongeant les souffrances du peuple érythréen», a déploré sur Twitter la militante prodémocratie Vanessa Tsehaye, nièce d’un journaliste emprisonné.
Sur le plan intérieur, M. Abiy a rompu avec l’autoritarisme de ses prédécesseurs, libéré des milliers de prisonniers politiques, créé une commission de réconciliation nationale et levé l’interdiction pesant sur certains partis politiques.
Mais ses efforts se heurtent là aussi à des obstacles. Beaucoup doutent de sa capacité à tenir sa promesse d’organiser des élections «libres, justes et démocratiques» en mai 2020 en raison des violences intercommunautaires qui déchirent le pays et compliquent un recensement, toujours hypothétique.
L’insécurité a déplacé plus de deux millions de personnes en 2018 au plus fort de la crise.
Amnistie internationale a dit espérer que le Nobel encouragerait M. Abiy à  «plus de réformes» pour les droits de l’homme.
Dans un communiquĂ©, l’ambassade amĂ©ricaine Ă Addis Abeba a salué «ses efforts extraordinaires pour rĂ©tablir les relations avec l’ÉrythrĂ©e» et «l’ouverture de l’espace politique, le renforcement de la libertĂ© de la presse, la libĂ©ration de prisonniers politiques et son travail pour transformer l’économie Ă©thiopienne». Â
«Les États-Unis restent pleinement engagés à soutenir le peuple et le gouvernement éthiopiens qui construisent leur avenir démocratique et prospère».
Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec quelque 110 millions d’habitants, le plus souvent pauvres, l’Éthiopie languit toujours à la 128e place dans «l’indice de démocratie» 2018 de l’hebdomadaire britannique The Economist.
L’agenda réformateur du premier ministre lui a attiré de solides inimitiés au sein de la vieille garde de l’ancien régime, dont il est pourtant un pur produit. M. Abiy a déjà été victime d’au moins une tentative d’assassinat depuis son arrivée au pouvoir.
Le Nobel, qui consiste en un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises (environ 1,2 million de dollars canadiens), sera remis à Oslo le 10 décembre. - AfricaLog avec agence
L’ancien président sud-africain Jacob Zuma, contraint de démissionner en 2018 à la suite de scandales, sera jugé pour la première fois pour corruption, après le refus vendredi de la justice sud-africaine d’abandonner les poursuites le visant dans une vieille affaire d’armement impliquant le groupe français Thales.
Jacob Zuma, au pouvoir de 2009 à 2018, est soupçonné d’avoir touché 4 millions de rands (plus de 355 000 dollars canadiens) de pots-de-vin du groupe de défense Thales à la faveur d’un contrat d’armement de près de 4 milliards d’euros (près de 5,8 milliards de dollars canadiens) conclu en 1999.
Au début de cette année, l’ancien président avait demandé l’abandon des poursuites pour corruption, blanchiment d’argent et racket dans ce dossier, s’estimant victime d’une « chasse aux sorcières ». Vendredi, la justice lui a donné tort.
« La demande […] d’abandonner les poursuites a été rejetée », a déclaré le juge Bhekisisa Mnguni de la Haute Cour de Pietermaritzburg (est). « Il s’agit d’une décision unanime », a-t-il précisé.


L’ex-dirigeant, présent au tribunal vendredi, peut cependant encore faire appel de cette décision.
La Haute Cour de Pietermaritzburg a donnĂ© raison au parquet qui avait avancĂ© que les arguments de Jacob Zuma Ă©taient «scandaleux» et «problĂ©matiques». Â
Le ministère public a salué cette décision, ajoutant que «l’affaire serait entendue la semaine prochaine par la Haute Cour de Pietermaritzburg, du 15 au 18 octobre».
Il s’agira, s’il a lieu, du premier procès pour corruption de Jacob Zuma, empĂŞtrĂ© dans une sĂ©rie de scandales qui ont provoquĂ© sa chute en fĂ©vrier 2018. LâchĂ© par son parti, le Congrès national africain (ANC) de feu Nelson Mandela, il avait Ă©tĂ© contraint de dĂ©missionner. Â
Il a été remplacé par le nouveau patron de l’ANC, Cyril Ramaphosa, qui a promis de nettoyer son parti et le pays de la corruption.
Mais le début du procès pourrait être retardé compte tenu des possibilités d’appel. « Ça va encore traîner en longueur », a prévenu un analyste politique, Xolani Dube.
Cette affaire a déjà connu de multiples rebondissements judiciaires. Les accusations lancées contre Jacob Zuma ont été suspendues puis rétablies à plusieurs reprises, au gré des recours et de décisions controversées du parquet général.
L’ancien président, qui se dit ruiné par ses frais judiciaires, n’a pas immédiatement réagi vendredi à la décision du tribunal, qui a aussi rejeté la demande de Thales d’annuler les poursuites visant le groupe français.
Dans un communiqué, Thales indique qu’il a pris « note de la décision de la Haute Cour et étudie actuellement le jugement avec son équipe juridique pour voir les options juridiques possibles».
Le principal parti d’opposition en Afrique du Sud, l’Alliance démocratique (DA), a lui salué le jugement, «encouragé à croire que Zuma finira un jour par avoir à rendre des comptes devant un tribunal».
Selon l’accusation, Jacob Zuma a été rémunéré pour éviter à Thales des poursuites pour corruption, via son ami et conseiller financier Schabir Shaik, condamné pour sa participation à cette affaire à quinze ans de prison dès 2005.
À l’époque des faits, Jacob Zuma était ministre de sa province du KwaZulu-Natal (nord-est), avant de devenir vice-président de l’ANC au pouvoir, puis du pays (1999-2005).
« Avec cette affaire de contrat d’armement, l’ANC est dans un grave bourbier », a estimé vendredi Xolani Dube.
Le dossier remonte Ă une vingtaine d’annĂ©es, mais l’ancien prĂ©sident Zuma est Ă©galement soupçonnĂ© de corruption dans d’autres affaires beaucoup plus rĂ©centes, du temps de sa prĂ©sidence. Â
Il doit de nouveau être prochainement entendu par une commission anticorruption, censée faire la lumière sur les multiples accusations de corruption au sommet de l’État pendant son règne.
Jeudi, les États-Unis ont annoncé avoir placé sur la liste noire des sanctions trois amis de l’ancien président, les frères Gupta, membres d’une puissante et sulfureuse fratrie d’hommes d’affaires au cœur de ces scandales. - AfricaLog avec agence
C’est «une part de la France qui s’en va» : l’ancien président Jacques Chirac, acteur omniprésent de quatre décennies de la vie politique française et internationale, est mort jeudi 26 septembre à son domicile parisien à l’âge de 86 ans, a annoncé sa famille.
Il s’est éteint «dans la matinée, à son domicile» de la rue de Tournon, «très paisiblement, sans souffrir, et entouré de sa famille», a déclaré son gendre Frédéric Salat-Baroux, époux de Claude Chirac.
Une journée de deuil national en hommage à l’ancien chef de l’État (1995-2007) se tiendra lundi et un service solennel lui sera rendu ce jour-là , à midi, dans l’église Saint-Sulpice à Paris.
L’Élysée a annoncé ouvrir ses portes pour que les Français puissent exprimer leurs condoléances, jeudi à partir de 21h et jusqu’à dimanche inclus. Pour cela, un recueil sera mis à disposition dans le vestibule d’honneur du palais.
Celui qui n’apparaissait plus en public depuis plusieurs années fut deux fois président de la République, deux fois premier ministre, trois fois maire de Paris, fondateur et chef de parti, ainsi que ministre à répétition à partir de l’âge de 34 ans.
Les hommages ont afflué aussitôt après l’annonce du décès de celui qui occupa l’Élysée de 1995 à 2007, apogée d’une vie tout entière consacrée au pouvoir, avant d’affronter la maladie pendant de longues années.
«C’est une part de ma vie qui disparaît aujourd’hui», a commenté Nicolas Sarkozy, son successeur immédiat à l’Élysée, tandis que François Hollande saluait «un combattant» qui «avait su établir un lien personnel avec les Français».
Le président Emmanuel Macron prononcera à 20h une allocution télévisée en hommage à son prédécesseur. Le chef de l’État a renoncé à se rendre à Rodez, où il devait lancer le débat national sur les retraites.
Le premier ministre Édouard Philippe s’est pour sa part dit «très ému et un peu nostalgique», en évoquant «un homme qui a compté dans la vie du pays».
De l’étranger, la chancelière allemande Angela Merkel a saluĂ© «un formidable partenaire et ami», et le prĂ©sident de la Commission europĂ©enne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a considĂ©rĂ© qu’«aujourd’hui, l’Europe perd une de ses figures de proue, la France un grand homme d’État et moi un ami fidèle». Â
Dans le monde politique français, une minute de silence a été observée à l’Assemblée nationale, ainsi qu’au Sénat, où le décès a été annoncé en séance. La tour Eiffel devait être éteinte à partir de 21h.
La disparition de Jacques Chirac est «une part de la France qui s’en va», a estimé son dernier premier ministre Dominique de Villepin, qui a dit «pleurer» celui à qui il doit «son engagement en politique».
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a salué un président «capable de s’opposer à la folie de la guerre en Irak».
La chanteuse et comédienne Line Renaud a expliqué que «c’est comme si c’était (son) frère» qui disparaissait. L’industriel François Pinault, ami intime du couple Chirac, a fait part de son «infinie tristesse».
Depuis la mi-journée, de nombreux badauds convergent dans la rue de Tournon, qui donne sur le Sénat. Antoine, un jeune voisin de 14 ans de l’ancien président, ne l’a jamais croisé, mais voyait souvent sa fille. «Il avait un jardin personnel où il sortait en chaise roulante pour prendre l’air».
Coincé derrière le cordon de sécurité, Omar Kerkoudi est un inconditionnel. Dans un cadre, il a rassemblé plusieurs photos prises avec «Jacques», comme au salon de l’agriculture. «Je l’avais rencontré en 1965, j’avais tracté pour lui quand il s’était présenté aux municipales. Je l’ai vu pour la dernière fois il y a un an, il était sorti de son domicile», dit-il les yeux embués.
Attaché à l’«unité des Français»
«Paris est en deuil», a assuré Anne Hidalgo, mairesse de la capitale qu’il avait dirigée pendant 18 ans.
La longévité de Jacques Chirac, entre succès brillants et échecs cuisants, a démontré une exceptionnelle capacité de rebond.
Jacques Chirac était parvenu à conquérir l’Élysée - rêve d’une vie pour ce fils unique - en 1995, après deux défaites (1981 et 1988).
Ses mandats élyséens resteront marqués par son «non» à la deuxième guerre d’Irak, par la fin de la conscription militaire, la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans les crimes nazis, le passage au quinquennat, le cri d’alarme («Notre maison brûle») face à la dégradation de la planète, et une première victoire importante sur la mortalité routière.
Populaire, mais à l’image abîmée
En 2007, affaibli par un accident vasculaire cérébral qui l’a frappé deux ans plus tôt, il doit voir triompher Nicolas Sarkozy, pour lequel il est loin de manifester la ferveur indéfectible de son épouse Bernadette.
«Perte de mémoire», «absences», surdité : Jacques Chirac apparaîtra ensuite de plus en plus rarement en public.
L’ancien premier ministre Édouard Balladur, qui vécut au tournant des années 90 une impitoyable rivalité avec son ancien ami, a ainsi dit «son émotion» pour sa disparition «après tant d’années de souffrance».
La dernière sortie publique de Jacques Chirac remonte Ă novembre 2014, au MusĂ©e du Quai-Branly consacrĂ© aux Arts premiers et qui porte son nom. L’ancien prĂ©sident, affaibli mais souriant, Ă©tait aux cĂ´tĂ©s de l’un de ses successeurs, François Hollande. Â
Particulièrement populaire depuis qu’il avait quitté le pouvoir, Jacques Chirac avait pourtant essuyé de cuisants échecs. En 1988, il avait été sèchement battu par François Mitterrand et son épouse Bernadette s’était désespérée que «les Français n’aiment pas (son) mari».
Neuf ans plus tard, la dissolution qui devait conforter sa majorité à l’Assemblée avait provoqué une humiliante déroute de la droite.
Enfin, c’est sur le terrain judiciaire que l’animal politique s’était abîmé : protégé par l’immunité attachée au mandat présidentiel, il avait été rattrapé par les juges après son retrait de la politique. En 2011, il avait été le premier ancien chef de l’État condamné au pénal, à deux ans d’emprisonnement avec sursis, pour une affaire d’emplois fictifs à la Mairie de Paris.
Il a eu deux filles, Laurence, anorexique depuis sa jeunesse et décédée en avril 2016, et Claude, qui fut sa conseillère en communication et lui a donné son seul petit-fils, Martin, aujourd’hui âgé de 23 ans. - AfricaLog avec agence
Donald Trump a continué à donner libre cours à sa colère, au lendemain du lancement par les démocrates d’une procédure de destitution le visant, estimant être le président le plus «maltraité» dans l’histoire des États-Unis.
«Il n’y a eu aucun prĂ©sident dans l’histoire de notre pays qui a Ă©tĂ© traitĂ© si mal que moi. Les dĂ©mocrates sont emplis de haine et de peur», a accusĂ© de bon matin, sur Twitter, le dirigeant rĂ©publicain, depuis New York oĂą il se trouve rendu pour l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’ONU. Â
«Il ne faut pas que cela puisse arriver Ă un autre prĂ©sident. Chasse aux sorcières !», a lancĂ© l’ex-magnat de l’immobilier, reprenant son expression privilĂ©giĂ©e pour critiquer l’enquĂŞte du procureur spĂ©cial Robert Mueller sur l’ingĂ©rence russe dans la prĂ©sidentielle de 2016. Â
Les démocrates ont lancé mardi à Washington la première étape de sa mise en accusation, le soupçonnant d’avoir demandé au président ukrainien d’enquêter sur son potentiel rival démocrate à la présidentielle 2020 Joe Biden, une procédure rare et explosive qui a toutefois peu de chances d’aboutir à une destitution.
«Aujourd’hui, j’annonce que la Chambre des représentants ouvre une enquête officielle en vue d’une procédure de destitution » de M. Trump, a annoncé la présidente démocrate de la chambre basse, Nancy Pelosi.
«Les actes du président jusqu’à ce jour ont violé la Constitution», a-t-elle accusé lors d’une allocution au Congrès.
Peu après cette intervention, Donald Trump avait dénoncé «une chasse aux sorcières de caniveau».
En dépit des nombreuses affaires qui ont secoué les premières années de la présidence de M. Trump, ce coup de tonnerre politique représente l’attaque la plus frontale contre le milliardaire républicain. - AfricaLog avec agence
L’ancien président zimbabwéen Robert Mugabe, héros de l’indépendance qui a dirigé d’une main de fer son pays de 1980 à 2017, est décédé à 95 ans, suscitant une pluie d’hommages de pays africains et de la Chine qui saluent un dirigeant «exceptionnel» et un «champion» de la lutte contre le colonialisme.
L’un des derniers «pères de l’indĂ©pendance» en Afrique, dont la santĂ© Ă©tait très fragile, est mort Ă Singapour, oĂą il Ă©tait rĂ©gulièrement soignĂ©, a prĂ©cisĂ© vendredi un diplomate zimbabwĂ©en. Â
«C’est avec la plus grande tristesse que j’annonce le décès du père fondateur du Zimbabwe et de l’ancien président, le commandant Robert Mugabe», a déclaré le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, qui lui a succédé en 2017 après un coup de force de l’armée.
«Le commandant Mugabe était une icône de la libération, un panafricain qui a dédié sa vie à l’émancipation […] de son peuple. Sa contribution à l’histoire de notre nation et de notre continent ne sera jamais oubliée. Que son âme repose en paix», a-t-il ajouté sur Twitter.
Sa mort a suscité de nombreuses réactions unanimes en Afrique et en Chine.
Un «leader exceptionnel» et un «combattant de la libération et champion de la cause de l’Afrique contre le colonialisme», a réagi le président sud-africain Cyril Ramaphosa, dont le pays entretient des relations très étroites avec le Zimbabwe.
Robert Mugabe a sa «place […] dans les annales de l’histoire africaine» pour «son combat pour la libération de l’Afrique et pour sa défense courageuse du continent», a estimé, dans la même veine, le président zambien Edgar Lungu.
Pékin a également rendu hommage à «un dirigeant politique et un dirigeant du mouvement de libération nationale exceptionnel» qui a «fermement défendu la souveraineté de son pays» et «s’est opposé aux ingérences étrangères».
Au Zimbabwe, embourbé dans une crise économique depuis des décennies, héritage de Robert Mugabe, la population continuait vendredi à vaquer à ses occupations comme si de rien n’était.
«En tant que leader, la seule chose qu’il a fait de mal est de rester au pouvoir pendant trop longtemps», a estimé Joshua Tsenzete, un habitant de la capitale Harare. «Il nous a libérés des colons et il nous a donnés des terres», a salué un autre résident, George Bindu.
Robert Mugabe avait lancĂ©, au dĂ©but des annĂ©es 2000, une rĂ©forme agraire controversĂ©e, officiellement destinĂ©e Ă redistribuer Ă la majoritĂ© noire les terres agricoles principalement aux mains des Blancs. Â
Cette réforme a précipité le pays, ancien grenier à céréales de l’Afrique australe, dans une terrible crise économique et financière dans laquelle il est toujours plongé.
En Afrique du Sud, l’heure était au soulagement vendredi au sein de la très importante communauté zimbabwéenne qui a fui le pays.
«Je suis contente qu’il soit mort», a expliqué Palmolive Nxumalo, une serveuse de 38 ans. «On ne voulait pas être ici, mais on est venus à cause de la situation que Mugabe a créée.»
«Héritage mitigé»
Chômage de masse et inflation dantesque ont marqué les deux dernières décennies de l’ère Mugabe. Aujourd’hui encore, les Zimbabwéens se débattent au quotidien dans un pays rongé par le chômage, les pénuries d’électricité et un manque criant de liquidités.
«Mugabe laisse un héritage mitigé», a résumé un analyste zimbabwéen indépendant, Austin Chakaodza. «Il fut le libérateur de ce pays puis son destructeur. Il a mis en place des politiques qui ont fait du Zimbabwe la risée du monde», a-t-il estimé.
Robert Mugabe avait pris les rĂŞnes de l’ex-RhodĂ©sie, devenue indĂ©pendante, en 1980. Â
Pendant son règne de trente-sept ans Ă la tĂŞte du Zimbabwe, l’un des plus longs sur le continent africain, il est passĂ© du statut de  père de l’indĂ©pendance et ami de l’Occident Ă celui de tyran qui a provoquĂ© l’effondrement Ă©conomique de son pays. Â
Accueilli en libĂ©rateur en 1980, sa politique de rĂ©conciliation, au nom de l’unitĂ© du pays, lui vaut des louanges gĂ©nĂ©rales, notamment dans les capitales Ă©trangères. Mais rapidement, le hĂ©ros a la main lourde contre ses opposants.Â
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«Camarade Bob»
Ses abus contre l’opposition, des fraudes Ă©lectorales et surtout sa violente rĂ©forme agraire lancĂ©e en 2000 lui valent les condamnations de l’Occident. Â
Le «camarade Bob», longtemps jugĂ© insubmersible, est progressivement lâchĂ© par les fidèles de son rĂ©gime. Â
Fin 2017, Ă la suite d’un coup de force de l’armĂ©e soutenu par son parti, la Zanu-PF, le plus vieux chef de l’État en exercice de la planète Ă l’époque est alors contraint de dĂ©missionner. Â
Il a été remplacé à la tête du pays par son ancien vice-président, Emmerson Mnangagwa, qu’il avait limogé peu de temps auparavant.
Habitué des formules choc, souvent provocatrices, Robert Mugabe a souvent déclenché l’indignation de ses détracteurs ainsi que les applaudissements de ses partisans.
Depuis sa démission humiliante, le vieil homme à la santé fragile avait fait de très rares apparitions publiques. Selon la presse locale, il a effectué de nombreux séjours médicaux au Singapour, où il allait régulièrement depuis plusieurs années. - AfricaLog avec agence
Dans sa première déclaration publique depuis les fusillades meurtrières au Texas et en Ohio, l'ancien président Barack Obama appelle les Américains à «rejeter catégoriquement les propos venant de n'importe lequel de nos dirigeants qui nourrissent un climat de peur et de haine ou normalisent les sentiments racistes».
M. Obama a publié lundi sur les réseaux sociaux une déclaration qui ne mentionne pas directement le président Donald Trump, mais qui rappelle aux Américains qu'ils ne sont «pas impuissants» face aux fusillades de masse qui se produisent à répétition dans leur pays.
«Et jusqu'à ce que nous nous levions tous et insistions pour que les dirigeants prennent la responsabilité de modifier nos lois sur les armes à feu, ces tragédies continueront de se produire », a écrit M. Obama.
Une fusillade survenue samedi dans un magasin Walmart à El Paso, au Texas, a fait 22 morts, tandis qu'une autre devant un bar bondé de Dayton, dans l'Ohio, a fait neuf morts.
Les enquêteurs affirment que le suspect d'El Paso a publié un long texte contre l'immigration tout juste avant l'attaque. Les motivations du tireur de Dayton, abattu lors de la fusillade, sont encore nébuleuses.
Comme la plupart de ces prédécesseurs, Barack Obama a fait preuve de prudence en évitant de critiquer son successeur. Mais ses commentaires du lundi ne laissent aucun doute sur le fait que son appel à rejeter la normalisation du racisme fait référence à Donald Trump, qui multiplie les déclarations méprisantes envers les immigrants, les qualifiant notamment de violeurs et de meurtriers et dénonçant une «invasion» à la frontière sud.
L'ancien président a fait remarquer que la fusillade à El Paso s'inscrivait dans une tendance de «personnes troublées qui embrassent les idéologies et se sentent obligées d'agir violemment pour préserver la suprématie blanche».
M. Obama a également demandé aux Américains de dénoncer les propos des «dirigeants qui diabolisent ceux qui ne nous ressemblent pas ou suggèrent que d'autres personnes, notamment des immigrants, menacent notre mode de vie, ou qui se réfèrent à d'autres personnes en tant que sous-humains».
Les discours de ce type ont été «les racines de la plupart des tragédies humaines à travers l'histoire», rappelle M. Obama, qui estime que ces propos n'ont «aucune place dans nos politiques et notre vie publique». - AfricaLog avec agence