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Abe Sylla de la NGR versus Sidya Touré de l’UFR

Aug 20, 2014
Abe Sylla de la NGR versus Sidya Touré de l’UFR

A la faveur du 1er Sommet USA – Afrique de Washington, le Président de la NGR s’est prêté aux sollicitations de certains envoyés spéciaux dans la capitale fédérale américaine. Dans une des interviews qu’il a ainsi accordées, Ibrahima Abe Sylla a fait part de son ressentiment vis-à-vis d’une des équipes gouvernementales sous l’ère du Président Lansana Conté. L’équipe indexée par Abe Sylla était à l’époque, dirigée par un certain Sidya Touré, aujourd’hui dans l’opposition au régime du Président Alpha Condé et leader du parti politique, l’UFR.

Selon lui, Abe Sylla, n’a pas pu se faire utile au pays à cette époque-déjà, autrement dit, «la non-exécution de mon projet est imputable à la méconnaissance ou l’amateurisme politique des dirigeants de l’époque». Et c’est, précise-t-il, la raison de cette sortie médiatique afin précise-t-il, de faire «la lumière sur un des projets que je pouvais exécuter à l’avantage du développement de mon pays».

Tout d’abord, Abe Sylla essaie de situer: «Ma société, AIS International, est active dans le domaine du développement et de la gestion de projets d’infrastructure notamment dans les télécommunications et l’énergie».

Il raconte: «En 1996, AIS avait présenté un projet de partenariat public privé (PPP) pour un BOT de production Electrique à TOMBO IV. Nous étions bien avancés sur un modèle qui est devenu aujourd’hui la norme pour faciliter la construction des infrastructures, devenue trop lourde pour les budgets publics».

Et il soutient que «Ce projet avait été présenté au Président de la République défunt, Lansana Conté, qui avait alors instruit le gouvernement de négocier un contrat de BOT avec AIS et ses partenaires Américains. Les départements suivants ont ainsi participé à la préparation du protocole d’accord de concession et d’accord d’achat de l’énergie produite: les Grands Projets [ACGP ; NDLR], EDG [Sogel à l’époque ; NDLR] représentée par son Directeur général et le Ministère de l’Energie représenté par le Ministre».

D’après Abe Sylla, «En effet, en 1996 ma compagnie, AIS Engineering Inc. et ses partenaires "Unified Industries" et "Caterpillar", avaient développé un projet de BOT (Built Operate & Transfer Construire, Exploiter et Transférer) de production électrique. Cette initiative résultait des constats que j’ai pu faire lors de ma première visite en Guinée après une vingtaine d’années d’absence. En effet, j’ai constaté une insuffisance notoire dans le domaine de la production électrique. De retour aux Etats-Unis, j’ai donc initié un projet dont les composantes sont comme suit: Une centrale thermique de 36 MW à Manéah qui devrait être raccordée au réseau de transport de la ligne de Garafiri en vue d’alimenter les villes de Conakry, Dubréka et Kindia ; Une centrale de 6 MW à Mamou pour la ligne de transmission du barrage de Kinkong à Pita qui devait permettre de satisfaire les besoins d’une bonne partie de la Moyenne Guinée ; Une centrale de 6MW à Faranah raccordée au réseau de transmission du barrage de Dabola afin d’alimenter les villes de Dabola, Faranah et Dinguiraye ; Une centrale de 6MW à Kankan pour l’alimentation de la ville de Kankan ; et Une centrale de 6MW à Nzérékoré».

Après cet exposé, le leader de la NGR souligne que «De retour aux Etats-Unis, nous avions finalisé la conception, l’ingénierie et la planification de la construction des différents sites et lancé les commandes des équipements. Les montages financiers ont été aussi finalisés avec différentes institutions pour le financement du projet notamment, les fonds propres de AIS et ses partenaires, l’OPIC qui est l’agence américaine pour le financement de projets dans les pays en voie de développement, Eximbank des USA et la BAD (avec le soutien de Susan Rice alors représentante des USA à la BAD). Il poursuit: «Au moment où nous achevions la fabrication et les essais des différents équipements ainsi que la préparation des sites pour commencer la phase de déploiement, feu le Président Conté venait de nommer pour la première fois [2ème fois, après le colonel Diarra Traoré ; NDLR], un Premier ministre en la personne de M. Sidya Touré».

Et le Président de la NGR d’accuser: « Il est remarquable que l’une des premières décisions du nouveau Premier ministre a été l’annulation de notre projet de BOT au profit d’un contrat gré-à-gré pour l’achat d’une série de groupes électrogènes d’occasion. Ces groupes qui avaient été installés pour l’éclairage de la ville de Conakry».

Ainsi, bonjour la première déception de l’homme à l’égard du régime du général Lansana Conté: «Cet épisode illustre ma première déconvenue avec les autorités d’alors. Ce fut déprimant de perdre un projet que j’avais judicieusement préparé pour couvrir les besoins de plusieurs régions de notre pays. Notre projet permettait non seulement de satisfaire les besoins de l’époque mais, il avait également le potentiel de se développer pour s’adapter à la demande croissante en énergie électrique».

Pour Abe Sylla, «C’est ainsi que certains anciens dirigeants de notre pays ont contribué, chacun à sa manière, à produire la situation actuelle de notre pays. Il n’est plus á démontrer le retard économique et social que nous connaissons est étroitement lié á l’insuffisance des capacités de production électrique».

A peine ces déclarations mises en ligne, qu’il y a eu une première réaction. Naturellement, celle-ci vient de l’entourage du leader de l’UFR, Sidya Touré à l’époque, Premier ministre. Comme on le voit, il est nommément accusé par Ibrahima Abe Sylla d’avoir annulé «notre projet de BOT au profit d’un contrat gré-à-gré pour l’achat d’une série de groupes électrogènes d’occasion».

Dans sa réaction, la cellule de communication du parti commence par souligner qu’«il est important de recadrer le sieur Ibrahima Abe Sylla et éclairer la lanterne des Guinéens» car, dès sa nomination en 1996 comme Premier ministre, Sidya Touré aurait cherché à «mettre en place un programme d’urgence afin de parer, à court terme, à cette crise d’électricité dans la Capitale en produisant 15 MWT supplémentaire». Et, selon la cellule de communication de l’UFR, «le Premier Ministre Sidya Touré qui avait promis du courant dans six mois à Conakry, a fait recours à un prêt financé par l’Agence Française de Développement (AFD), payé par la BICIGUI avec la garantie de la SAUR (Bouygues). C’est ainsi que le groupe Tombo IV fut acheté pour résoudre le besoin en électricité de la ville de Conakry.

Comme la réponse du berger à la bergère, peut-être saisissant aussi l’occasion pour répondre à d’autres "détracteurs" de leur leader dans l’affaire de contrat qui n’aurait pas satisfait aux normes de passation des marchés publics, accusant ainsi Sidya Touré d’avoir acheté le groupe électrogène de Tombo IV en haute mer, le document de la cellule de com’ fait savoir que «sur instruction du Président Général Lansana Conté, le Cabinet international Anglais Lloyd fut recruté pour auditer le groupe Tombo IV. Et dans les conclusions de l’audit, le gouvernement d’alors a été félicité pour le coût d’achat de la machine par rapport à sa qualité (6 millions de Dollars US pour une production de 15 MWT)».

Et d’ironiser: «Abe Sylla et ses amis n’ont pas été capables de mobiliser le financement nécessaire pour leur projet».

Au regard de l’exposé sur le projet de BOT fait par Abe Sylla, le document d’interroger : «Comment pouvaient-ils [Abe Sylla et ses associés ; NDLR] faire une centrale à Manéah en 1996 pour raccorder le réseau de transport de la ligne de Garafiri quand on sait que ce barrage ne devait finir qu’en 2001?». Le document ajoute: «il [Abe Sylla ; NDLR] oublie qu’au même moment, il existait bel et bien en Guinée la SOGEL (Société Guinéenne d’Electricité) qui gérait l’électricité du pays et dont les parts étaient détenues par des privés de droit étranger dont (SAUR, EDS, Hydro-Québec) et l’Etat Guinéen. Si Abe Sylla et ses amis étaient vraiment au sérieux, ils auraient plutôt cherché à racheter la SOGEL» avant de relever: «Autre mensonge dans cette déclaration d’Ibrahima Abe Sylla, à cette époque, Susan Rice n’était pas à la BAD, elle était plutôt Sous-secrétaire d’Etat aux Affaires Africaines».

«Il cite les Grands Projets, il ferait mieux, pour plus d’éclaircissement, de contacter Ibrahima Kassory Fofana [Président du GPT ; NDLR] qui vit avec lui aux Etats Unis et qui était Administrateur Général de cet Établissement à cette époque [Ibrahima Kassory Fofana était Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du Budget et de la Restructuration du Secteur parapublic en 1996 avant de devenir en 1997, Ministre de l’Economie et des Finances ; NDLR]».

L’équipe de lancer un défi à Ibrahima Abe Sylla: «nous mettons au défi Abe Sylla de produire un quelconque document prouvant que le gouvernement de l’époque avait négocié un contrat de BOT avec AIS ingeniering et que le Premier Ministre Sidya avait annulé ce projet» et de conclure en prêtant une intention au leader de la NGR: «il reste évident que lorsqu’on cherche un poste ministériel en Guinée, on s’en prend à Sidya Touré, ancien Premier Ministre et Président de l’UFR». Rideau!

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