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Alpha Condé fait une démonstration de forme

Sep 01, 2014
Alpha Condé fait une démonstration de forme

C’est un Alpha Condé tout trempé que l’on voyait sillonner les rues de la capitale Conakry, ce lundi 1er septembre 2014. D’abord, un crachin, c’est finalement une forte pluie qui n’émoussera pas la volonté du Président Alpha Condé, parti quelques instants plus tôt du Palais "Sèkhutureya", de montrer qu’il respire la forme.

Ayant regagné le pays au courant de la nuit, aux environs de 2 heures 30 TU, après une dizaine de jours de vacances passées à Tunis, Alpha Condé a opté pour le bain de foule afin de dissiper la folle rumeur qui courrait les rues depuis 72 heures, à savoir, que le Chef de l’Etat guinéen était effectivement à Tunis mais, qu’il est sérieusement malade. D’autres ont même avancé qu’il était passé de vie à trépas.

Ainsi, ironisant, certains disaient toute la journée de ce lundi que «Le mort est de retour». Lui-même, Alpha Condé, avant de quitter Tunis, avait ironisé au téléphone avec un confrère qui avait réussi à le joindre: «Je vous appelle de ma tombe».
Un "mort-vivant" ce lundi, 1er septembre 2014, le tour de la presqu’île après avoir pris le départ en banlieue, du côté de Coléah.

Voici donc le parcours de ce septuagénaire pétillant de forme:

Le cortège quitte le Palais présidentiel aux environs de 10 heures et stationne à Coléah. Alpha Condé en descend et commence sa démonstration de forme à travers une randonnée. Il se rend dans sa famille sise au quartier Mafanco, non loin du marché de Madina. Apostrophé par une dame en larmes de joie: «On a appris les pires nouvelles sur toi», Alpha Condé de répondre: «Je vais bien. Ne vous inquiétez pas. Pourtant, j’étais en communication permanente avec Conakry».

De là, le cortège l’emmène à Donka. Il continue à pied, après avoir rendu visite au personnel soignant avec lequel il aura une courte séance de travail autour de la gestion de la fièvre hémorragique à virus Ebola. De Donka, il reprend sa randonnée. Arrivée au niveau de la station service de Kameroun, il croise le leader de l’UPG, Jean Marie Doré qui va lui rendre les amitiés.

Alpha Condé va s’embarquer à ce niveau mais, pas pour un long parcours. Il reprend la marche à partir du Palais du peuple au niveau des jeunes dits "Banyamulenges" du quartier Tombo. Toujours à pied, il va sillonner l’avenue non sans s’offrir un bain de foule. La marche va passer devant la Sûreté urbaine de Conakry, continuer devant le Ministère de la Jeunesse et se prolonger sur le Boulevard Diallo Telly.

En empruntant ce boulevard, la foule ne faisait que grandir. Une jeune dame toute en larmes émeut plus d’un. Approchée par les journalistes, elle craque: «Les gens sont méchants. Comment on peut donner un homme pour mort pendant qu’il est vivant ?»
Proche parmi les proches du Président, le doyen Nana Souna Yansané. Il sera gratifié d’une accolade du Chef de l’Etat qui va poursuivre sa randonnée en passant par le quartier Boulbinet avant d’emprunter la rue qui mène au Petit palais, siège de la Primature où était massée une foule encore plus compacte.

Alpha Condé lâchait, par endroits des propos railleurs en sosso: «Won ma to ba. N’tanara yati». Traduction: «Regardez-moi. C’est bien moi». Aussitôt des femmes entonnent: «Alpha ila khi mikhi nakhe ra, khae bara i yanfa, i nakha découragé», qui veut dire: «Alpha, des gens en qui tu as placé ta confiance, s’ils t’ont trahi, ne sois pas découragé».

Après un bain de foule, Alpha Condé, toujours la chemise trempée à coup sûr, par la pluie et la sueur, va reprendre sa promenade de forme afin de dissiper les folles rumeurs qui le donnaient pour mort depuis quelques heures. D’ailleurs, ce n’est pas fortuit si, dès le départ de cet exercice, avait déclaré: «Je ne vais pas parler à la radio ou à la télévision, sinon, "ils" vont dire que j’ai été opéré et que je ne peux même pas marcher», ironise-t-il.

Il va regagner le Palais "Sèkhutureya" où l’attendait une foule nombreuse. Le temps de changer de chemise, Alpha Condé va venir à la rencontre de ces citoyens pour un autre bain de foule. On entendait des jeunes gens et des femmes scander: «Alpha so taa. Ndé nakha a mou so ma» qui se traduit ainsi: «Alpha est de retour. Certains avaient affirmé qu’il ne retournait pas…».

Au terme de ce parcours d’environ 15 km, un des garde du corps du Président de la République de faire une confidence à un proche, non sans ironie: «Mission accomplie, on accompagnait le "mort-vivant". Mais, le patron [Alpha Condé ; NDLR] est plus qu’un adolescent de 15 ans, il l’a prouvé à ceux qui doutent encore».

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