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Burkina : le vice-président du parti au pouvoir suspendu pour protestation contre la "paternalisation" du pouvoir

Jul 19, 2009

Le vice-président du parti au pouvoir et un des plus fidèles lieutenants du président burkinabè Blaise Compaoré, Salif Diallo, a été "suspendu" de "tous les organes et instances" du parti majoritaire, soulignant les dissensions minant le parti présidentiel.

"Le bureau exécutif national (du Congrès pour la démocratie et le progrès, CDP) a décidé à l'unanimité de prononcer à l'encontre du camarade Salif Diallo, la suspension de tous les organes et instances du parti, en attendant que le prochain congrès ordinaire statue sur son cas", indique un communiqué.

Le texte a été signé par le président du parti Roch Marc Christian Kaboré, également président de l'Assemblée nationale.

Dans une interview parue le 8 juillet dans le quotidien privé L'Observateur Paalga, M. Diallo, ancien directeur de cabinet du président Compaoré, actuellement ambassadeur à Vienne, préconisait un "nouveau départ institutionnel".

Selon lui, cela implique notamment la dissolution de l'Assemblée nationale, la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, l'organisation d'élections anticipées, l'instauration d'un régime parlementaire pour éviter une .

"Si on veut réformer et oeuvrer dans une perspective de paix et de progrès pour notre pays, on peut bel et bien repousser la date de l'élection présidentielle (prévue en 2010) afin d'avoir un fichier électoral transparent et consensuel", avait-il notamment déclaré.

Selon le CDP, ces propos sont "inacceptables tant dans la forme que dans le fond", "contraires à la discipline du parti et à l'esprit de collégialité". "Ces affirmations sont une perte de confiance affichée à la IVè République" dirigée par M. Compaoré, affirme M. Kaboré.

M. Diallo, 50 ans, dont 18 passés au gouvernement, avait dirigé la campagne du président Compaoré en 2005.

Chargé des questions politiques et de l'orientation politique du parti présidentiel, il était considéré comme le plus fidèle de ses lieutenants avant d'être évincé du gouvernement à Pâques.

"Toute analyse faite (...) le bureau exécutif constate qu'il (M. Diallo) s'est rendu coupable de manquements graves aux principes organisationnels au sein du parti et de sa direction", précise le communiqué.

"Le bureau exécutif national s'inscrit en faux et se départit de toute analyse tendant à déclarer la faillite de la IVè République et à voir dans la situation actuelle, une crise profonde qui expliquerait une remise à plat des institutions", écrit le parti.

"Par ailleurs, le bureau exécutif national tient à préciser que le passage du régime présidentiel au régime parlementaire n'est pas une panacée pour garantir la stabilité et la paix dans (le) pays", indique le communiqué.

"Le bureau exécutif national réaffirme son soutien au camarade Blaise Compaoré", au pouvoir depuis 1987 mais qui peut encore briguer un dernier quinquennat en 2010.

Le parti présidentiel est miné par des dissensions. Fin mai, des hauts responsables (anciens ministres, ambassadeurs, députés) avaient été exclus pour avoir critiqué la direction politique et réclamé une "refondation" des institutions. - AFP

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