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Clinton dénonce au Kivu le recours au viol comme arme de guerre

Aug 11, 2009

Hillary Clinton s'est rendue mardi à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, où la secrétaire d'Etat espère être reçue par le président congolais Joseph Kabila et s'entretenir avec des casques bleus de la Monuc.

Goma, qui abrite des dizaines de milliers de réfugiés ou de déplacés dans des villages de tente, est situé dans l'une des zones les plus dangereuses au monde pour les femmes et les enfants, de l'avis des ONG humanitaires.

Hillary Clinton compte profiter de cette étape de sa tournée marathon en Afrique pour exhorter le gouvernement de Kinshasa à s'attaquer aux causes profondes du conflit dans l'est du Congo démocratique et à cesser d'utiliser les femmes comme "armes de guerre".

La responsable de la diplomatie américaine compte rencontrer à huis clos des femmes victimes de viols et d'autres atrocités pendant les violences qui continuent de secouer périodiquement le centre et l'est, riche en minerais stratégiques, de l'ancienne colonie belge.

"C'est vraiment l'une des pires atrocités commises par l'humanité. Ce pays est le témoin de ce qu'il y a de pire chez l'homme", a-t-elle confié à propos des viols de femmes et de très jeunes filles, avant de s'envoler pour Goma.

MINERAIS DE LA HAINE

Hillary Clinton a fait du combat pour les droits des femmes l'un de ses chevaux de bataille. Elle est ainsi la première responsable de la diplomatie américaine à se rendre à Goma.

"J'espère qu'il y aura en RDC un effort concerté pour réclamer justice pour ces femmes victimes de violences et faire en sorte que leurs bourreaux soient châtiés", a-t-elle dit.

L'armée gouvernementale et les 17.000 hommes de la Mission des Nations unies au Congo - la plus importante jamais déployée dans le monde - s'efforcent tant bien que mal de stabiliser l'est de la RDC, dont les richesses minières et les haines ancestrales attisent les tensions et les groupes armés.

Hillary Clinton entend soulever la question de la contrebande de minerais comme la cassitérite et le coltan, qui sert pour la fabrication de téléphones portables, dont le trafic alimente toutes les guérillas.

"Tant que le commerce des minerais ne sera pas devenu légal et transparent, aucune paix ne sera possible au Congo", estime John Prendergast, un spécialiste de l'Afrique.

La secrétaire d'Etat, qui visite au pas de charge sept pays africains en onze jours, est attendue après Goma au Nigeria, la nation la plus peuplée du continent où la corruption est florissante.

Elle ira ensuite au Liberia, pays jadis meurtri par une terrible guerre civile, et dans l'archipel du Cap-Vert, au large du Sénégal, avant de rentrer à Washington vendredi. - Reuters

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