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Combats en RDCongo: la Belgique réclame un cessez-le-feu et propose sa médiation

Oct 30, 2008

La Belgique a réclamé mercredi un cessez-le-feu immédiat dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et annoncé qu'elle allait tenter de jouer un rôle de médiation en prenant contact avec le gouvernement de Kinshasa et celui du Rwanda.

"La Belgique appelle à un cessez-le-feu immédiat. La situation nous préoccupe d'un point de vue humanitaire", a affirmé le Premier ministre Yves Leterme à l'issue d'un conseil des ministres restreint consacré à la crise provoquée au Nord-Kivu par l'offensive du général rebelle tutsi Laurent Nkunda, réputé être un protégé du Rwanda.

"Dès samedi le ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht devrait rencontrer le président rwandais Paul Kagame à Kigali", a indiqué le porte-parole de M. Leterme, Peter Poulussen.

M. De Gucht s'était dit mercredi "convaincu" que M. Kagame avait le pouvoir de faire cesser l'offensive au Nord-Kivu, province congolaise frontalière du Rwanda, même s'il estime qu'il n'existe pas de preuves formelles que ce pays intervienne directement dans les combats en RDC.

"Nous allons prendre contact avec les autorités de Kinshasa pour signifier que la Belgique est prête à jouer un rôle de médiateur", a indiqué M. Leterme qui devrait, selon son porte-parole, avoir un entretien téléphonique à ce sujet avec son homologue congolais Adolphe Muzito.

Outre ces initiatives diplomatiques, la Belgique, membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, va demander un examen de la situation du mandat et de la configuration de la Mission des Nations unies au Congo (MONUC) pour son éventuel renforcement.

La MONUC est pratiquement seule face aux rebelles du général Nkunda, qui ont progressé vers Goma, la capitale du Nord-Kivu, après la débandade de l'armée régulière congolaise, provoquant un nouvel exode de dizaines de milliers de civils paniqués.

Sur l'envoi d'une éventuelle force militaire de l’UE à la rescousse de la MONUC comme le suggère la France, "ce n'est pas encore formellement à l'ordre du jour", a noté M. Leterme, ajoutant cependant que son pays "prendrait ses responsabilités".

S'il y a une initiative européenne, "la Belgique va l'étudier et prendra sa décision avec l'aval de son parlement et en accord avec le gouvernement de Kinshasa", a expliqué M. Poulussen.

Après le génocide de 1994 au Rwanda, qui avait vu l'assassinat de Casques bleus belges, l'ancienne puissance coloniale a décidé de ne plus envoyer jusqu'à nouvel ordre de militaires dans l'ex-Congo belge, ni au Rwanda ou au Burundi, sauf autorisation expresse de son parlement.

Mais la France, qui préside l’UE est favorable à un déploiement militaire en RDC pour mettre un terme aux violences, a indiqué mercredi le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, évoquant l'envoi d'un groupement tactique européen de 1.500 hommes maximum.

Or des soldats belges participent ce semestre à l'un des deux groupements tactiques de garde européens et pourraient être envoyés à ce titre en RDC dans les dix jours une fois la décision prise par les 27 pays de l'UE. Signe que la Belgique pourrait se rallier sans grande difficulté à une action militaire, les appels en faveur d'une intervention rapide se sont multipliés mercredi aussi bien dans les rangs de la majorité libérale, chrétienne-démocrate et socialiste au pouvoir que dans ceux de l'opposition écologiste. 

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