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Congo: campagne "sans engouement" pour la présidentielle

Jul 03, 2009

Cela fait une semaine que la campagne électorale a démarré au Congo pour le premier tour du scrutin présidentiel du 12 juillet, mais Jonas, chauffeur de taxi, ne sent aucun "engouement", comme beaucoup de Congolais.

Jonas Kinkela, quadragénaire, est particulièrement nostalgique de la campagne électorale de 1992, année du premier scrutin pluraliste remporté par Pascal Lissouba face à 16 autres candidats incluant Denis Sassou Nguesso, qui dirigeait le pays depuis 13 ans.

M. Sassou Nguesso est ensuite revenu au pouvoir en 1997 à l'issue d'une guerre civile gagnée par ses troupes, et il a été élu en 2002 lors d'une présidentielle boycottée par les principaux opposants. Depuis, la paix est revenue dans ce pays pétrolier d'Afrique centrale et l'opposition, malgré ses réserves, participe au scrutin.

"En 1992, c'était le combat des titans", affirme Jonas Kinkela, se souvenant d'une "réelle compétition entre des acteurs ambitieux". "Aujourd'hui, un seul candidat" semble régner en maître sur la campagne, "parce qu'il n'a pas des adversaires de taille", ajoute-t-il.

A Brazzaville, ils sont nombreux à faire le même constat, à sept jours de la clôture de la chasse aux voix. Aucun incident n'avait été signalé à mi-parcours.

"L'ambiance est morose", estime Blaise Anga, un ouvrier trentenaire.

"Nous assistons à une campagne tout à fait monotone. (...) Nous sommes indisposés par des affiches monocolores", appartenant au "candidat de la majorité", note Roch Euloge Nzobo, de l'Observatoire congolais des droits de l'Homme (OCDH).

Dans le camp du président sortant, qui brigue un nouveau septennat face à 12 autres prétendants, l'optimisme règne quant à l'issue du vote pour lequel plus de deux millions d'électeurs sont appelés aux urnes. "La victoire est à notre portée", a soutenu l'ex-Premier ministre Jacques Joachim Yhomby Opango lors du meeting inaugural du candidat Sassou Nguesso, le 27 juin à Pointe Noire (sud), la deuxième ville du pays.

"Cette élection est un penalty tiré sans gardien", a de son côté estimé le Premier ministre Isidore Mvouba, un des responsables du Rassemblement de la majorité présidentielle (RMP) regroupant des partis et associations soutenant M. Sassou Nguesso.

Les opposants battent pourtant campagne, avec des meetings ou des marches pacifiques, et réclament notamment une élection transparente et apaisée.

C'est le cas de l'ex-ministre des Finances (1997-2002) Mathias Dzon, candidat de l'Alliance pour la république et la démocratie (ARD), considéré comme le principal rival de M. Sassou Nguesso, mais aussi des indépendants Joseph Kignoumbi Kia Mboungou, Jean Ebina et Anguios Nganguia Engambé. "Nous sommes à l'heure du bilan du pouvoir. Il est catastrophique. La situation est grave dans notre pays: pas d'écoles, pas d'hôpitaux, ni de routes", a critiqué notamment M. Kia Mboungou.

Dans la joute oratoire pré-électorale, Roch Euloge Nzobo de l'OCDH note "une psychose et une angoisse entretenues" par le camp du pouvoir qui invite les électeurs à choisir son candidat, "sans quoi il n'y aura pas la paix". - AFP

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