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Darfour: la situation humanitaire va s'aggraver selon un émissaire américain

Apr 05, 2009

La situation humanitaire au Darfour est "sur le point de s'aggraver", a déclaré samedi l'envoyé spécial des Etats-Unis, Scott Gration, un mois précisément après l'expulsion d'ONG internationales actives dans cette région de l'ouest soudanais en proie à la guerre civile.

"Je suis revenu très préoccupé par ce que j'ai vu et je crois que la crise au Darfour est sur le point de s'aggraver", a affirmé Scott Gration lors d'une conférence téléphonique avec un petit groupe de journalistes après sa visite en matinée du camp de Zam Zam (nord du Darfour).

"Nous devons prendre des mesures immédiates pour sauver des vies", a ajouté le nouvel émissaire des Etats-Unis au Soudan, au troisième jour de sa visite dans le pays.

Le camp de Zam Zam a accueilli récemment 36.000 nouveaux déplacés, alors que les autorités soudanaises ont expulsé d'importantes ONG travaillant dans ce camp.

Le président Omar el-Béchir a en effet décidé début mars d'expulser 13 ONG internationales en réponse au mandat d'arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour.

Les Etats-Unis ont exhorté en vain le Soudan à revenir sur sa décision d'expulser ses ONG. Et Khartoum a annoncé un plan visant à remplacer les ONG expulsées par des organisations locales.

"Nous voulons travailler avec les ONG soudanaises. Je pense qu'elles ont la capacité pour combler une partie du vide en terme (de distribution) alimentaire", a assuré l'émissaire américain, qui s'est dit préoccupé par les questions de santé et d'accès à l'eau potable dans les dizaines de camps de déplacés qui émaillent le Darfour.

"Le manque d'eau cause des éruptions cutanées et d'autres problèmes", a souligné M. Gration, citant entre autres la diarrhée. "Les réserves diminuent au point où l'eau ne sera plus disponible au cours des prochains mois", a-t-il averti.

Or "cette crise peut être évitée, elle peut être prévenue et atténuée par un plan créatif, souple et pratique", a déclaré l'émissaire nommé il y a deux semaines par le président américain Barack Obama.

"Nous devrons augmenter la capacité et le nombre des agences humanitaires... et améliorer l'environnement de travail des agences afin qu'elles soient plus efficaces", a-t-il ajouté.

Il a appelé à une "solution politique" de la crise au Darfour afin de mettre fin à ce conflit qui a déplacé 2,7 millions de personnes depuis 2003 et fait des milliers de morts.

Le conflit oppose une myriade de groupes rebelles au gouvernement central de Khartoum, mais est en vérité beaucoup plus complexe si l'on tient compte des affrontements tribaux et du banditisme endémique sur les routes du Darfour.

Le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, et le gouvernement soudanais ont signé à la mi-février un accord en vue d'éventuels pourparlers de paix. Mais ce groupe a depuis indiqué qu'il avait l'intention de se retirer de cet accord.

Une rencontre entre Khartoum et les rebelles est en théorie prévue au cours du prochain mois. "Je crois que nous pouvons travailler ensemble ce qui signifie, les groupes rebelles, le gouvernement (soudanais) et d'autres parties afin de trouver une solution qui vaille pour tous", a dit encore l'émissaire américain. - AFP

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