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Débat houleux à Yaoundé sur la réforme du Conseil de sécurité de l'Onu

May 21, 2010

Un débat houleux a animé les discussions mercredi à Yaoundé lors de la conférence internationale sur le thème " L'Afrique, une chance pour le monde. Réalités et défis ", organisée par les autorités camerounais à l'occasion des 50 ans du pays, sur la réforme du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (Onu)".

Dans une intervention relative à la problématique "La nouvelle donne stratégique : quelle place pour l'Afrique sur la scène internationale ? ", le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, a réaffirmé la demande de deux sièges permanents dans cette instance de décision de l'organisation mondiale, conformément à une résolution des chefs d'Etat africains en 2007.

L'Afrique, a-t-il dit, est désormais un acteur majeur des questions internationales majeures. Par exemple, depuis les dernières années, elle prend part en tant qu'invité aux sommets des dirigeants des 8 nations les plus industrialisées du monde, G-8. Ce qui suppose que, s'agissant de la réforme envisagée du Conseil de sécurité de l'Onu, créé à la fin de la deuxième guerre mondiale en 1945, "on ne peut pas continuer de nous ignorer".

"Il en va de la légitimité des décisions qui seront prises " par ce cercle fermé dont l'un des scénario de restructuration suggère une augmentation du nombre de sièges de 15 (parmi lesquels 5 permanents et 10 non permanents élus pour deus ans et renouvelés par moitié tous les ans) à 24 ou 25, pour refléter la physionomie actuelle du monde, a remarqué M. Ping.

L'ex-directeur général de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) Mohamed el Baradei, ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, a dénoncé cette exigence, insistant plutôt sur la nécessité pour l'Afrique de mieux se concentrer sur ses défis de développement économique et social.
"Deux sièges pour deux pays africains. Lesquels ?", a demandé à l'ex-Premier ministre français Alain Juppé au président de la Commission de l'UA. "La réforme du Conseil de sécurité est bloquée en Afrique, elle est bloquée en Asie, de même en Europe", a-t-il relevé par ailleurs.

En Europe, ce processus préconisé depuis plus de 15 ans est bloqué par le siège supplémentaire demandé par ce continent, qui en dispose déjà de deux (pour la France et le Royaume-Uni) sur les 5 pourvus d'un droit de veto (les 3 autres étant la Chine, les Etats-Unis et la Russie), est envisagé en faveur de l'Allemagne. Ce que contestent l'Italie et l'Espagne.

En Afrique, les puissances comme l'Egypte, l'Algérie, l'Afrique du Sud ou encore le Nigeria ont d'ores et déjà annoncé leur intention d'êtres candidates pour les sièges qui pourraient être attribués au continent. Au sein de l'UA, des actions sont menées pour un consensus.

Le débat entre Jean Ping, Alain Juppé et Mohamed el Baradei illustre les batailles rangées à l'origine des blocages évoqués. - Xinhua

 

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