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Début du dépouillement au Ghana après un scrutin exemplaire

Dec 09, 2008

Le dépouillement a commencé au Ghana au lendemain d'un scrutin présidentiel et législatif unanimement salué comme un modèle de transparence et de calme, dans un continent coutumier d'élections violentes et frauduleuses.

Quelque 12,8 millions d'électeurs, sur 23 millions d'habitants, étaient appelés à voter dans 22.000 bureaux dimanche pour renouveler la totalité du parlement et désigner un nouveau président pour quatre ans.

La présidentielle devrait se jouer entre deux juristes de 64 ans, Nana Akufo-Addo, du Nouveau Parti patriotique (NPP) au pouvoir, et John Atta-Mills, ancien vice-président du capitaine Jerry Rawlings, du Congrès démocratique national (NDC).

Tôt lundi matin, les résultats des législatives commençaient à tomber au compte-goutte depuis les 230 circonscriptions du pays.

Quant à la présidentielle, qui doit désigner un successeur à John Kufuor après deux mandats de quatre ans à la tête du pays, les radios locales faisaient état de résultats très serrés, laissant supposer la nécessité d'un second tour le 28 décembre.

Les premiers résultats officiels pour les deux scrutins ne devraient être connus que mercredi.

Au lendemain de ces deux élections, et en dépit de quelques accusations de fraude et d'incidents très isolés, les satisfecit pleuvaient de tous bords.

"C'est un sentiment très agréable de savoir que les Ghanéens ont pu voter pacifiquement pour choisir leurs futurs dirigeants", a déclaré le candidat du parti au pouvoir, Nana Akufo-Addo.

Le chef de la mission de la Cédéao (Commission économique des états d'Afrique de l'ouest),

 

l'ancien général putschiste nigérian Yakubu Gowon (1966-1975), évoquait pour sa part d'"excellentes" élections.

"A part l'Afrique du sud, aucun pays du continent ne peut rivaliser" avec le Ghana, "seul pays à pouvoir être considéré démocratique", a déclaré à l'AFP celui qui avait pris le pouvoir par un coup d'état et en avait été chassé neuf ans plus tard par un autre putsch militaire.

Le compliment n'est pas mince venant d'un politicien du Nigeria, pays réputé pour ses élections violentes et truquées, et dont la Cour suprême doit encore se prononcer sur la validité de l'élection présidentielle d'avril 2007.

Le scrutin "a été très pacifique et ordonné", a déclaré de son côté à l'AFP le président de la commission électorale nationale, Kwadwo Afari-Gyan, qui s'attend à une forte participation.

Son opinion est partagée par la Coalition d'observateurs des élections (CODEO, 34 organisations), qui n'a fait état que de quelques incidents isolés.

Le souvenir des dernières élections au Kenya (1.500 morts) et l'actuelle crise post-électorale au Zimbabwe sont dans tous les esprits.

"Une élection transparente donnera un signal fort à l'Afrique où plusieurs scrutins ces derniers mois n'ont pas reflété le choix du peuple", a fait valoir le chef des observateurs de l'Union européenne (UE), Nickolay Mladenov.

"C'est important pour le monde de voir qu'il y a des pays sur le continent africain où les élections peuvent être pacifiques", a souligné le chef de la mission d'observation du Commonwealth, Valerie Amos.

Après avoir voté, le président sortant Kufuor ne cachait pas non plus sa joie. "Je termine mes deux mandats (...) sur une note positive. C'est à mon successeur de prendre le relais, et le Ghana sera un phare en Afrique et dans le monde". - AFP

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