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Des dissidents du Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud, lancent un nouveau parti

Dec 17, 2008

Des dissidents du Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud, ont officiellement fondé mardi leur nouveau parti, le Cope, qui se présentera aux élections générales début 2009 face à la formation dominant le pays depuis la fin de l'apartheid. Le Congrès du peuple (Cope), qui sera présidé par l'ex-ministre de la Défense Mosiuoa Lekota, a été officiellement lancé lors d'un meeting clôturant les deux jours du congrès fondateur de cette nouvelle formation à Bloemfontein (centre).

"L'histoire de l'Afrique du Sud ne sera plus jamais la même", a promis M. Lekota, enjoignant quelque 30.000 partisans, noirs et blancs, à retourner chez eux pour "attirer plus de monde vers le Cope afin d'être prêts au moment des élections". Ce parti est né d'une lutte interne entre le chef de l'ANC, favori dans la course à la présidence, Jacob Zuma, et l'ex-président Thabo Mbeki, contraint à la démission par son propre parti fin septembre. M. Mbeki ne s'est jusqu'à présent jamais exprimé sur le Cope. Ce parti pourrait sérieusement écorner la suprématie de l'ANC aux prochains scrutins, considérés comme un véritable test depuis les premières élections multiraciales en 1994.

Le populaire mais controversé Zuma, qui avait dans un premier temps minimisé la menace des proches de son rival Mbeki, a reconnu mardi que son parti avait fait des erreurs, lors d'un meeting concurrent également organisé à Bloemfontein où a été fondé l'ANC en 1912. "Nous avons appris de nos erreurs ces 15 dernières années, plus particulièrement dans la manière dont nous avons, jusqu'à un certain point, négligé le peuple du fait d'avoir été si concentrés sur la gouvernance", a-t-il déclaré devant un groupe de vétérans ayant lutté contre l'apartheid.

"Seul l'ANC peut apporter une vraie unité et la prospérité dans ce pays", a poursuivi le président de ce parti qui détient 70% des sièges au Parlement. A plusieurs reprises depuis novembre, des fidèles de l'ANC ont fortement critiqué et perturbé des meetings des dissidents de l'ANC mais aucun incident n'a été rapporté mardi à Bloemfontein, où a été déployée une forte présence policière. "Il y a encore un certain niveau d'intolérance dans les rangs de l'ANC", a souligné Choice Makhetha de l'Université du Free State. "Le lancement du Cope est sans doute la plus grosse alerte pour l'ANC, les gens sont avides d'un parti qui va honorer ses promesses et montrer l'exemple", a-t-il insisté.

Face aux critiques croissantes des militants de l'ANC, la nouvelle formation attire de plus en plus de partisans comme l'ont montré les résultats des élections municipales partielles. Pour ce premier test électoral, les dissidents ont remporté la semaine dernière dix des 41 sièges en lice. Mais pour certains analystes, le nouveau parti peut également rogner des voix à l'actuel principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), perçu comme un parti élitiste blanc. "Nous serons un véritable parti non-racial qui sera un foyer pour tous les Sud-Africains quels que soient leur race, leur classe ou leur sexe", a annoncé M. Lekota, 60 ans.

Surnommé "Terror" ("Terreur") pour ses talents de footballeur, il a prévu de s'attaquer à la criminalité, la pauvreté et le chômage qui touchent une très grande partie des 48 millions d'habitants. Le Cope, qui rendra public fin janvier son programme électoral, souhaite également que le président sud-africain, les chefs de provinces et les maires soient élus au suffrage universel direct et non plus nommés par le parti au pouvoir. Un tel discours a déjà attiré quelque 500.000 militants, dont le jeune Kabelo Mokoena qui a fait de l'auto-stop pour assister à ce meeting "historique". "L'arrivée du Cope va révolutionner le paysage politique du pays. Nous en avons marre de politiciens qui n'ont pas de morale mais sont dans le gouvernement juste parce qu'ils ont participé à la lutte contre l'apartheid", a lancé ce chômeur de 25 ans. - AFP

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