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Ebola: les relations guinéo-sénégalaises vues par Alpha Condé

Sep 26, 2014
Ebola: les relations guinéo-sénégalaises vues par Alpha Condé

Le Président Macky Sall, non satisfait de la fermeture des frontières du Sénégal avec la Guinée, avait tenu des propos durs à l’encontre du jeune guinéen qui était en vacances au pays de la Terranga et qui avait finalement développé la fièvre à virus Ebola. La vie de ce dernier se trouvera même menacée après la déclaration de M. Sall car, comme l’ont rapporté les confrères sénégalais, «des jeunes se sont rendus à Fann juste après l’hospitalisation du Guinéen pour attenter à sa vie». Le tollé que cette sortie du Chef de l’Etat sénégalais avait ainsi provoqué en Guinée, l’a conduit à revoir son discours.
Et comme une offensive de charme, après que le Guinéen ait recouvré la santé, Macky Sall a affrété un avion (vol spécial) pour ramener le jeune Mamadou Aliou Diallo en Guinée, non sans lui avoir offert un présent financier.

Avant de quitter l’aéroport militaire de Ouakam, le Guinéen a tenu des mots très aimables tout en regrettant qu’il ait été à l’origine de l’entrée du virus maudit dans ce pays: «je suis vraiment, vraiment désolé d’être le 1er cas suspecté de cette maladie au pays ici [Sénégal ; NDLR]. Ça n’a pas été ma faute, >

Soulignant qu’il était parti au Sénégal «seulement pour faire les vacances», Mamadou Aliou Diallo a exprimé sa joie d’être guéri et sa gratitude à toutes les personnes de bonnes volontés: «je suis content d’être guéri. Ensuite, je suis vraiment content du personnel de l’hôpital ainsi que de tous ceux qui m’ont soutenu financièrement ou autres».

Il faut signaler que les effets du jeune avaient été détruits après son hospitalisation à Fann dont le Directeur, Dr Cheikh Tacko Diop avait d’ailleurs précisé que cela fait partie «des procédures normales qui sont utilisées quand un malade est hospitalisé à la suite d’une fièvre à virus Ebola».

L’opération de communication montée à cette occasion par Dakar n’a finalement pas séduit Conakry qui n’a pu cacher le malaise ressenti depuis la fermeture des frontières. Du coup, l’avion militaire qui ramenait l’étudiant rétabli se verra refuser le droit d’atterrir à l’aéroport international de Conakry Gbessia. Il va remettre le cap sur Kédougou d’où notre jeune compatriote devait emprunter une véhicule pour arriver à Labé, en Moyenne Guinée, avec des projets en tête dont le plus pressant: «j’ai décidé aussi d’aller voir la tombe de ma mère» décédée, avec d’autres membres de sa famille, de la fièvre hémorragique à virus Ebola.

Au regard du tableau ainsi dépeint, tout montre désormais que le froid entoure les relations entre Conakry et Dakar qui, aux yeux de la première, a manqué de solidarité à son égard pourtant, en proie à une calamité.

Toutefois, à la faveur de la 69ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations-Unies à New York, des confrères sénégalais ont approché le Président Alpha Condé pour recueillir ses réactions sur les derniers développements de l’actualité politique entre Conakry et Dakar.

Par rapport à la mesure prise par les autorités sénégalaises de fermer les frontières avec la Guinée, il se montre compréhensif:

«Avec la maladie Ebola, il y a des campagnes internationales qui font peur aux gens. Et comme il y a une grande psychose, il est normal que chaque Chef d’Etat cherche à protéger son peuple».

Toutefois, le Chef de l’Etat guinéen n’apprécie pas la méthode utilisée.

«Il aurait été plus raisonnable de prendre des mesures fermes à l’aéroport [de Dakar ; NDLR] que de fermer les frontières comme l’ont fait d’autres pays. Je ne peux pas comprendre qu’Air France entre et sorte sans problème en Guinée et que le Sénégal qui est un pays frère ferme ses frontières. Mais, nous pensons que c’est juste une période de malentendu et que cela va passer».

Alpha Condé dit aussi ne pas garder de rancœur à l’encore du peuple sénégalais pour la raison que, «Quand j’étais en prison, en tant qu’opposant, le plus grand soutien que j’ai eu était celui du peuple sénégalais et de toute la classe politique de ce pays. Et ces derniers m’ont reçu lors de ma venue à Dakar. Donc, je dois beaucoup au peuple sénégalais».

Quid du refus de Conakry d’accorder l’atterrissage à l’aéronef militaire sénégalais qui transportait pourtant un compatriote et qui a obligé l’équipage à remettre le cap sur Kédougou, une ville du sud-est du Sénégal, proche de la frontière de la Guinée?
Dans un premier temps, le Président guinéen situe: «le Ministre des Affaires étrangères avait demandé [à la partie sénégalaise, d’accorder ; NDLR] du temps pour mettre en place en système adéquat pour la prise en charge à l’aéroport» parce que «C’est une période où moi je devais aller en voyage».

Secondement, le Chef de l’Etat minimise cette attitude de Conakry qui n’a aucune connotation d’animosité: «Macky Sall est mon frère et je suis sûr que l’on va rapidement trouver une solution concernant le problème de l’aéroport. Il n’y a pas de polémique entre la Guinée et le Sénégal, il y a juste une incompréhension»

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