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En coulisses, le clan Bongo se dispute le siège du «doyen»

Jun 10, 2009

Le délai de 45 jours pour la tenue. Bongo est mort, vive Bongo ? Alors qu’un deuil de trente jours a été décrété à l’annonce du décès du président du Gabon, les grandes manœuvres ont commencé en coulisses à Libreville.

Si feu «le doyen» n’avait pas désigné officiellement son successeur, il avait nommé son fils, Ali, 50 ans, au ministère de la Défense, pour l’aguerrir. Ce dernier a été reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy fin 2008, par l’entremise de l’avocat Robert Bourgi, un proche de Claude Guéant. Cette entrevue a aussitôt été interprétée à Libreville comme un adoubement par l’ex-puissance coloniale. Mais cette analyse est sans doute un peu courte, car Paris n’est pas sans savoir le faible soutien dont dispose Ali au sein de la population.

Intérim. Tout en surveillant attentivement la transition en cours à Libreville - Paris y dispose d’une base militaire et Total d’intérêts importants -, la France affirme plaider pour le respect du processus constitutionnel. Autrement dit : un intérim assuré par la présidente du Sénat, Rose Francine Rogombe, avant l’organisation d’une élection sous quarante-cinq jours. Mais, selon un diplomate français, ce délai est intenable pour des raisons techniques : «Trois mois paraît plus réaliste», confie-t-il.

En l’absence d’opposant politique de poids, et malgré le réveil de la société civile - incarnée par un ancien journaliste réfugié en France, Bruno Ben Moubamba -, le pouvoir ne devrait pas échapper au premier cercle. La bataille promet d’être intense en son sein.

Car, outre Ali Bongo, plusieurs noms circulent parmi les prétendants à la succession du Président. Très proche de son défunt père et considérée comme le grand argentier du régime, Pascaline Bongo va-t-elle pousser son mari, le chef de la diplomatie gabonaise, Paul Toungui, à se lancer dans la course ? Certains observateurs citent aussi le nom d’un proche d’Ali Bongo, le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame : «Un homme très capable», dit un diplomate. En outre, Obame est issu de la communauté majoritaire au Gabon, les Fangs, qui pourraient considérer que leur heure est venue. Ces derniers ont certes été associés au pouvoir par l’habile Omar Bongo sous son long règne. Mais, à Libreville comme ailleurs, le seul pouvoir qui compte, c’est le poste suprême.

Funérailles. Lundi, dès l’annonce de la mort du patriarche gabonais, son fils Ali a ordonné la fermeture pour vingt-quatre heures des frontières, histoire de montrer qui était le patron. La lutte au sein du clan devrait connaître une pause lors des funérailles d’Omar Bongo. Pour reprendre de plus belle dès le lendemain. – Libération

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