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François Fillon inculpé pour «détournement de fonds»

Mar 14, 2017
François Fillon inculpé pour «détournement de fonds»

L'audition du candidat de la droite par les juges devait initialement avoir lieu mercredi mais «l'audition a été avancée pour qu'elle se déroule dans des conditions de sérénité», a déclaré son avocat, Me Antonin Lévy. Cette inculpation «n'est pas une déclaration de culpabilité», a-t-il ensuite martelé sur la chaîne BFMTV.

À quarante jours du premier tour, M. Fillon a été notamment inculpé pour «détournement de fonds publics», «recel et complicité d'abus de biens sociaux» et «manquement aux obligations déclaratives à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique», a confirmé à l'AFP une source judiciaire.

Après avoir ces derniers jours dénoncé un acharnement médiatique et un «assassinat politique», François Fillon a refusé de répondre aux questions des juges. Il leur a lu une déclaration réaffirmant que le travail de son épouse en tant qu'assistante parlementaire n'est «pas fictif».

Le candidat, désormais donné battu le 23 avril après avoir été donné favori de la course, a plusieurs fois dit sa volonté d'aller «jusqu'au bout», quelle que soit l'issue judiciaire. Il avait précédemment affirmé qu'il renoncerait à la course en cas d'inculpation.

C'est la première fois qu'un candidat majeur sous le coup d'une inculpation se présente à une élection présidentielle en France.

Donnant à cette campagne une tournure inédite, deux autres candidats-clés connaissent également des déboires judiciaires.

La candidate d'extrême droite Marine Le Pen, donnée en tête des sondages pour le premier tour, est personnellement visée par une enquête judiciaire sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants de son parti au Parlement européen.

Et mardi, le nom du candidat centriste Emmanuel Macron, l'ancien ministre de François Hollande donné qualifié pour le second tour le 7 mai, a été cité dans une affaire relative à un déplacement à Las Vegas.

La justice vient d'ouvrir une enquête sur l'organisation de ce déplacement en janvier 2016 en raison de soupçons de favoritisme lors de l'organisation de cette opération, confiée au géant français de la communication Havas, sans appel d'offres préalable.

M. Fillon a poursuivi mardi sa campagne en rencontrant des chasseurs. Tout juste a-t-il déploré dans son discours que les «balles volent bas» dans la campagne et affirmé que cela ne lui déplaisait pas d'être «au côté de vrais chasseurs».

Mercredi, le candidat tiendra un meeting dans le sud-est de la France.

Peu après l'annonce de son inculpation, il a reçu les encouragements de plusieurs de ses soutiens. «Plus que jamais confiance et soutien à François Fillon», a tweeté le député Eric Ciotti tandis que le patron des sénateurs de droite, Bruno Retailleau, réaffirmait sa «détermination à faire gagner nos idées pour le redressement de la France».

L'emploi de son épouse Penelope comme assistante parlementaire - de 1986 à 2013 avec des interruptions -, révélé fin janvier par l'hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné, est au coeur de l'affaire qui focalise depuis des semaines l'attention des médias et de l'opinion, occultant les enjeux du scrutin organisé les 23 avril et 7 mai.

Si la pratique d'employer des membres de sa famille n'est pas interdite en France, le soupçon d'emploi fictif et les sommes totales en jeu (680 000 euros nets, soit 3600 euros mensuels) issus notamment de deniers publics ont durement écorné l'image du candidat qui s'était présenté en champion de la probité au début de la campagne.

D'autant que des révélations se sont encore succédées ces derniers jours.

La presse a ainsi révélé que des factures de plusieurs milliers d'euros du candidat chez un tailleur parisien du groupe de luxe Berluti (LVMH) avaient été réglées par un mystérieux mécène.

Mardi, le journal Le Parisien a révélé que deux de ses enfants, eux-aussi employés (entre 2005 et 2007) comme assistants parlementaires par le candidat et soupçonnés d'emplois fictifs, ont rétrocédé une grande partie de leurs salaires à leurs parents. Ses enfants, Marie et Charles, ont confirmé avoir «remboursé» des fonds avancés à l'une pour son mariage, à l'autre pour son logement. – AfricaLog avec agence

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