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Gabon: “Il nous faut la démocratie. Nous aussi, en Afrique, nous sommes des êtres humains comme tout le monde.”

Sep 04, 2009

Réfugiée en France, Augustine Mamboundou, la femme du candidat Pierre Mamboundou, arrivé deuxième de scrutin, est désormais sans nouvelles de son mari. «Je l’ai eu ce matin [hier, ndlr] au téléphone vers 10 heures. Il m’a dit qu’il était blessé. A la tête, à la poitrine, et au mollet. Il ne m’a rien dit de plus pour ne pas inquiéter davantage sa famille. Mais depuis, personne ne sait plus rien».

«Sit-in». L’épouse du candidat est restée floue sur les circonstances des incidents dans lesquels son mari a été blessé. «Il y avait un sit-in devant la commission électorale. L’armée a sans doute reçu l’ordre de tirer dans la foule. Elle l’a fait.» C’est là que son mari a été blessé, tout comme un autre candidat important à l’élection présidentielle, Mba Obame. «De lui non plus, il n’y a plus de nouvelles».

Augustine Mamboundou a peur. «Je crains pour la vie de mon mari. Tous les quartiers de Libreville sont bouclés par l’armée. Il risque d’y avoir des morts. Mon mari, qui avait été candidat contre Omar Bongo en 2005, a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat, la dernière en mars 2006. Il s’en est sorti en se réfugiant à l’ambassade d’Afrique du Sud où il est resté plusieurs mois». Les deux époux se voient rarement. «Je n’ai pas eu les papiers nécessaires pour aller au Gabon, et lui n’a pas de passeport pour en sortir. Nous nous sommes vus trois fois en vingt ans».

«Procès-verbaux falsifiés». La femme du candidat est convaincue que son mari a remporté l’élection. «Comme en 1998 et en 2005. Cette fois-ci, je vous assure qu’il a obtenu 39% des voix, devant Ali Bongo, qui en a eu 27% et Mba Obame, 26%. Mais Ali Bongo a falsifié les procès-verbaux du scrutin. Et je pense qu’il va chercher à éliminer ses adversaires politiques».

Augustine Mamboundou s’alarme et alarme. On la sent lasse. «La population est outrée. Elle descend dans la rue à Libreville et à Port-Gentil. Il nous faut la démocratie. Nous aussi, en Afrique, nous sommes des êtres humains comme tout le monde.»

A Libreville, Herman Ditsoga, directeur de cabinet de Mamboundou, le chef de l’Union du peuple gabonais (UPG), a confirmé par téléphone à Libération que le candidat avait «reçu un coup sur la tête» et «avait saigné abondamment».«Nous nous sommes dispersés. On ne sait pas où il se trouve et on s’inquiète». – Libération

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