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Ghana: la tête d'un roi, décapité en 1838, rapatriée

Jul 25, 2009

La tête du roi ghanéen Badu Bonsu II, exécuté par des colons néerlandais en 1838 et officiellement restituée par les Pays-Bas au Ghana, a été rapatriée vendredi soir à Accra pour une cérémonie traditionnelle, ont indiqué des responsables ghanéens.

Des membres de la tribu du roi, les Ahanta, qui se sont vus remettre le 23 juillet à La Haye la tête du roi conservée dans du formol, ont été accueillis à l'aéroport de Kotoka par des responsables du gouvernement et des membres du clan royal.

Des prières traditionnelles ont été récitées pour invoquer son retour au pays ainsi que l'esprit d'un héros de la période coloniale.

"L'âme de notre grand ancêtre et guerrier va enfin pouvoir reposer en paix car il est à la maison maintenant", a déclaré à l'AFP Nana Estin Kofi, chef des Ahanta Aboade, qui a conduit la délégation ghanéenne à La Haye.

Les gouvernements néerlandais et ghanéen ainsi qu'un représentant de la tribu des Ahanta avaient signé mercredi à La Haye un accord de restitution.

La tête vénérée par les Ahanta, a été découverte en 2008 dans les collections du musée d'anatomie de Leyde (ouest des Pays-Bas). Conservée dans du formol, elle n'a pas été présentée au public.

Selon le ministère néerlandais des Affaires étrangères, Badu Bonsu II avait tué en 1938 deux Néerlandais. Il avait ensuite "été remis par son propre peuple" aux colonisateurs néerlandais qui contrôlaient le territoire des Ahanta, sur ce qui était alors la Côte-de-l'or, le Ghana d'aujourd'hui.

"Le roi fut condamné à mort pour trahison et pendu. Sa tête fut séparée de son corps, préservée et apportée aux Pays-Bas", selon un communiqué du ministère.

Le Ghana avait réclamé en 2008 la restitution de la tête du roi, affirmant que si elle n'était pas enterrée le roi serait "hanté" dans les ténèbres.

"Le grand fils du Ghana est de retour à la maison pour son repos éternel", a déclaré à l'AFP le ministre ghanéen des autorités coutumières et la Culture, Alexander Asum-Ahensah.

Des grandes funérailles sont prévues à Cape Coast, où l'esclavage était pratiqué, mais aucune date n'a encore été fixée. - AFP

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