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Guinée : Aboubacar Somparé sort d’un long silence

Mar 07, 2010
Aboubacar Somparé, membre du Bureau politique national du PUP ( Parti de l'unité et du Progrès), ancien Président de l'assemblée nationale de Guinée, est sorti aujourd'hui  de son silence et de son retrait dans le débat de la vie politique guinéenne. C'était à l'occasion d'une cérémonie organisée par l'Union de la Basse-Côte au siège national du PUP, parti du défunt Général Lansana Conté.
 L'ancien Président de l'Assemblée nationale a expliqué les raisons de son silence et de son retrait. Il commence à se justifier du fait qu'il n'a pas constaté la vacance du pouvoir aux derniers jours de l'ancien président Lansana Conté. M. Somparé s'en est défendu en ces termes: " Chacun de nous a suivi les turbulences et les troubles depuis 2006 jusqu'à 2008. En décembre 2008, il, y a eu un coup d'Etat, après la mort du Chef de l'Etat (Lansana Conté Ndlr). Avant cela, les syndicalistes et les partis politiques  ont demandé au Président de l'Assemblée nationale de proclamer la vacance du pouvoir, dans le cadre d'Etat de droit, on marche selon la loi. La loi est au dessus de tout; tout ce qui ne se conçoit pas en dehors de la loi, est à rejeter. Quand on dit coup d'Etat, c'est la prise du pouvoir en dehors de ce que la constitution prévoit comme moyen. Alors pour la vacance du pouvoir, l'article 34 de la loi fondamentale (Constitution guinéenne Ndlr), l'indique: le ¨Président de l'Assemblée nationale, en cas d'empêchement définitif du Chef de l'Etat, constate l'empêchement du Président de la République, saisi le Président de la Cour suprême. C'est au Président de la Cour suprême de proclamer la vacance du pouvoir. Ce n'est pas un fait du hasard, c'est le législateur Guinéen qui l'a volontairement fait. Il n'y a pas seulement un Coup d'Etat militaire, il y a un coup d'Etat civil. Il y a Coup d'Etat civil, comme le Coup d'Etat militaire, c'est lorsqu'on prend le pouvoir sans passer par les procédures prévues par la constitution. Je n'ai pas voulu le faire, parce que je n'étais pas la règle."

M. Somparé marque une pause et parle de la venue du Cndd au pouvoir, qui on le rappelle a dissout l'Assemblée qu'il présidait au moment du putsch du 23 décembre 2008. Il a dit entre autres: "Au mois de décembre 2008, le Président Lansana Conté décède, l'armée a pris le pouvoir. Ce qui m'a le plus surpris, les partis politiques qui luttent pour l'instauration de la démocratie, pour l'instauration d'un État de droit, ont été les premiers à applaudir les putschistes. Cela veut dire quoi? Cela veut dire en réalité que leur lutte n'est pas sincère; ils ne connaissent pas les principes. Ils ont personnalisé le problème! Ils n'ont pas pu lutter contre Somparé en réfutant la loi et les procédures de la Constitution. Même notre parti, le PUP, a eu peur de soutenir Somparé. Quand je constate cela pour mon pays, je suis malheureux. La Guinée est grand pays..." Il retourne à l'histoire guinéenne dans les grands empires et royaumes d'avant la colonisation occidentale de l'Afrique.

Il a poursuit son intervention en lançant des flèches aux politiciens et à la junte.  " On ne peut pas confier la destinée d'un pays aussi grand à des aventuriers de la politique..." Et de conclure en philosophant "Nul n'a toujours raison. La raison est relative. Aujourd'hui vous avez raison, demain vous avez tort. Il faut accepter cela. Nous connaissons des partis qui ne sont fondés que l'esprit gréguerre" Il a enfin demandé aux militants du PUP de se considérer comme les défenseurs de la véritable démocratie, aux cadres de persévérer. "Nous n'avons pas de moyens comme certains partis, mais nous avons la volonté."

Cette cérémonie a eu lieu en présence d'anciens ministres du Général Conté restés fidèles au PUP après avoir fait une "longue" traversée du désert. Il s'agit par exemple de Fodé Bangoura, ancien ministre secrétaire général çà la Présidence de la République, Moussa Solanao de l'administration du territoire, Alpha Ousmane Diallo, de l'urbanisme et de l'habitat, de Cheik Amadou Camara, ministre de l'Economie. Pour beaucoup de participants, le PUP qui semblait mort, a mobilisé, ce 6 mars à son siège national de Camayenne, des centaines de militants. Ce qui n'est pas fortuit surtout que les autres formations politiques du pays se sont déjà lancés à la conquête de leurs militants. Une précampagne, le diraient certains, une campagne pour d'autres. La rennaissance du PUP, ce sont les propos de son secrétaire général Sékou Konaté, se caractérisera par la tenue de son congrès national le 27 mars prochain, jour de son anniversaire. - AfricaLog

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