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Guinée: campagne morose et contradiction

May 18, 2010

La Guinée n’aura pas failli à sa réputation de pays des paradoxes. Alors que l’on s’attendait à de l’effervescence dès ce lundi 17 mai 2010, date officielle du démarrage de la campagne pour la présidentielle du 27 juin, c’est plutôt une atmosphère de morosité qui caractérise le pays dans son ensemble. Comme si des gladiateurs rangeaient les épées dans leurs fourreaux ; en se plaçant loin de l’arène.

Ce, en dépit du fait que le Général Sékouba Konaté ait déjà enfreint la loi en prenant des actes en contradiction avec la constitution de la République à peine promulguée et du code électoral. Le premier acte est le décret D/063/PRG/SGG/2010 du 6 mai 2010 fixant les dates d’ouverture et de clôture de la période de campagne pour les élections présidentielles. Au lieu des 30 jours francs pour le début de la campagne, l’acte présidentiel la place à 40 jours.

Les remarques du groupe de contact international sur la Guinée, dont la 13ème session vient d’être bouclée à Conakry n’y ont rien fait. Sékouba Konaté s’est contenté de dire qu’ «en ce qui concerne la campagne électorale, moi je crois que c’est de laisser les acteurs politiques faire la campagne parce que ça ne pose aucun problème. Ce n’est pas mal ça. C’est pour mieux animer le pays aussi. En tout cas ça ne me dérange pas et ça ne semble pas déranger le peuple guinéen aussi ».

D’autre part, c’est seulement ce même 17 mai que les candidats :
- commencent à verser la caution exigée ;
- réunissent les derniers documents pour la visite médicale et la déclaration de candidatures à la Cour suprême ;
- lancent ou bouclent la convention du parti devant les désigner.

En sillonnant les rues de la capitale, certaines affiches géantes attirent l’attention du passant : Alpha Condé, Mamady Diawara, Ibrahima Abe Sylla, Lansana Kouyaté, François Lonsény Fall, Sidya Touré, Cellou Dalein Diallo et Mamadou Sylla. Le reste, pour l’instant, se contentent "d’affichettes".

Le second acte de violation de la constitution par le Chef de l’Etat, c’est le décret D/064/PRG/SGG/2010 du 6 mai 2010 portant convocation du corps électoral. En effet, l’article 29 stipule à son alinéa 4 que « Trente neuf jours avant le scrutin, la Cour Constitutionnelle arrête et publie la liste des candidats. Les électeurs sont alors convoqués par décret ». Cette liste, à date, n’est toujours pas arrêtée.

Par ailleurs, la télévision nationale, serait loin d’être au rendez-vous de la période de campagne. Aucune caméra ne serait disponible pour la constitution des équipes multimédias de couverture. Et pourtant, c’est là où doivent passer tous les produits audiovisuels de campagne des candidats.

Le Conseil National de la Communication de son côté, attendrait la liste des candidats arrêtée par la Cour suprême pour procéder au tirage au sort des candidats pour la diffusion par les médias d’Etat (radio et télévision) de leurs messages. - AfricaLog

 

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