Guinée: où se trouve le « père » du chef de la junte?
Oct 23, 2009
Dans une récente interview accordée à AfricaLog, Mouctar Diallo, le président des Nouvelles Forces Démocratiques de Guinée déclarait « Chaque fois qu’Abdoulaye Wade fait un tour en Guinée, le discours de Dadis se radicalise ».
Aujourd’hui les observateurs se demandent quel rôle le « père » de Moussa Dadis Camara peut jouer pour sortir la Guinée de la crise. Le Sénégal a reçu des soutiens financiers de la communauté internationale depuis l’instauration de la démocratie dans ce pays. Le dernier en date étant le don de 540 millions de dollars des Etats-Unis dans le cadre du Millenium Challenge Account (MCA). La secrétaire d'Etat aux affaires étrangères américaine Hillary Clinton qui avait assisté à la signature de cet accord a réagi aux massacres du 28 Septembre en ces termes: "En plein jour dans un stade, c'était la criminalité à son degré le plus élevé. Ceux qui ont commis ces actes ne devraient se voir donner aucune raison d'espérer qu'ils vont échapper à la justice". Avant le 28 Septembre Abdoulaye Wade avait lancé un appel à la communauté internationale en décembre 2008 pour dire que la junte qui avait pris le pouvoir le 23 décembre au lendemain de la mort du général Lansana Conté méritait le soutien. Le Président nigérian Umaru Yar’Adua, président en exercice de la Cédéao, avait convoqué un sommet extraordinaire des pays membres de cette organisation et avait fustigé les attitudes des Présidents sénégalais Abdoulaye Wade et libyen Mouammar Kadhafi. Ces deux chefs d’Etats africains étaient considérés par le président nigérian comme des complices de la junte militaire. Très vite, le chef de la junte était devenu le « fils » d’Abdoulaye Wade. Les investigateurs de l’ONU doivent s’intéresser aux conseils que le « père » Wade a donné à son « Fils » Dadis. Est-ce que Wade a poussé son « fils » à entretenir le flou sur sa candidature à l’élection présidentielle en Guinée alors que la junte avait reçu un ultimatum de la communauté internationale sur cette question? L'ingérence de Wade dans la crise guinéenne était grossière, avec un élan de mépris pour les Guinéens et l'opposition guinéenne. Après le 28 Septembre Après les massacres du 28 Septembre, le leader libyen continue d’apporter son soutien a la junte en dénonçant « l’ingérence de la communauté internationale dans les affaires de la Guinée ». Si Mouammar Kadhafi peut se passer de l’aide de la communauté internationale, Wade par contre a besoin du soutien de Paris et de Washington. Au mois de janvier, le président sénégalais avait déclaré à Davos en Suisse, qu'il avait proposé à Robert Mugabé de quitter le pouvoir et partir vivre au Sénégal. Avec la pression de la communauté internationale, le président Wade pourrait demander à son « fils » Moussa Dadis Camara de quitter le pouvoir pour le rejoindre au Sénégal. - AfricaLog
