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HRW dénonce la répression du régime Kabila, 500 opposants tués en 2 ans

Nov 25, 2008

Dans l'indifférence de la communauté internationale, le régime du président congolais Joseph Kabila mène depuis deux ans une "répression brutale", avec plus de 500 opposants tués et un millier d'arrestations, a dénoncé Human Rights Watch (HRW). Depuis les élections "censées apporter" la démocratie en République démocratique du Congo (RDC), "les forces de sécurité gouvernementales ont tué délibérément ou exécuté sommairement au moins 500 opposants présumés et en ont détenu environ 1.000 autres, dont beaucoup ont été torturés", affirme un rapport de HRW publié mardi.

Cette "répression brutale (...) a commencé pendant les élections de 2006 qui ont porté au pouvoir le président Kabila, et elle s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui", accuse l'organisation de défense des droits de l'homme. En deux ans, près de 150 personnes ont été exécutées sommairement à Kinshasa, a assuré à l'AFP Anneke Van Woudenberg, chercheuse de HRW. "Tandis que tout le monde se concentre sur les violences dans l'est du Congo, les exactions du gouvernement contre les opposants politiques attirent peu d'attention", a-t-elle déploré.

Selon le rapport de l'organisation américaine, "les agents de l'Etat ont particulièrement pris pour cible les personnes originaires de la province de l'Equateur (nord-ouest) ainsi que d'autres soupçonnées de soutenir le candidat présidentiel vaincu, Jean-Pierre Bemba", chef de l'opposition congolaise, actuellement détenu aux Pays Bas où il est poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI). "Les gens de la tribu Ngbaka (dans l'Equateur) ont été spécifiquement visés", a expliqué Mme Van Woudenberg au cours d'une conférence de presse à Kinshasa, "mais certains ne faisaient pas de politique".

Les services de sécurité s'en sont pris également "à des adhérents du Bundu Dia Kongo (BDK), un groupe politico-religieux basé au Bas Congo qui encourage une plus grande autonomie provinciale et a recueilli un appui considérable aux élections législatives". En février 2007 et en mars 2008, les forces de sécurité ont tué respectivement 104 et 200 personnes dans le Bas Congo lors d'interventions contre le BDK, assure l'organisation. Cette répression se déroule "dans l'indifférence de la communauté internationale", s'alarme-t-elle, en dénonçant "le silence" des gouvernements étrangers. Après les élections de 2006, "largement financées par des bailleurs de fonds internationaux", les partenaires étrangers de la RDC "se sont employés à gagner les faveurs du nouveau gouvernement de Kabila et ont gardé le silence sur les atteintes aux droits de l'homme".

Les rapports de l'ONU sur "ces crimes à motif politique ont été délibérément enterrés ou publiés trop tardivement", estime encore Human Rights Watch. Selon elle, "les subordonnés de Kabila ont agi par le biais de plusieurs forces de sécurité, notamment la Garde républicaine paramilitaire, une +commission secrète+, le bataillon spécial Simba de la police et les services de renseignement". "Des agents de l'Etat ont tenté de dissimuler les crimes en jetant des corps dans le fleuve Congo ou en les enterrant en secret dans des fosses communes", explique l'organisation basée à New York. "Des fonctionnaires ont bloqué les tentatives d'enquêtes de la part (...) de l'ONU, de défenseurs des droits humains, et de membres des familles des victimes". HRW fait état d'"actes de torture, notamment des passages à tabac, des coups de fouet et des simulacres d'exécutions, ainsi que l'utilisation de matraques électriques". Certains détenus "sont restés enchaînés pendant des jours ou des semaines et nombre d'entre eux ont été forcés à signer des aveux disant qu'ils avaient été impliqués dans des tentatives de coups d'Etat contre Kabila". Selon HRW, 200 personnes au moins, détenues pour des raisons politiques, sont toujours incarcérées sans jugement à Kinshasa ou au Bas Congo. - AFP

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