«Je n'ai pas peur de ces lâches» | Alog News | www.africalog.com
home

«Je n'ai pas peur de ces lâches»

Dec 07, 2014
«Je n'ai pas peur de ces lâches»

La veuve de l'humanitaire britannique David Haines, décapité en septembre par le groupe Etat islamique, a qualifié les bourreaux de son mari de lâches dont elle n'a pas peur, dans une interview à Sky News diffusée dimanche.

Ils se croient courageux mais ce n'est pas du courage. C'est un acte lâche de décapiter quelqu'un qui a les mains attachées dans le dos et est agenouillé, a déclaré en pleurant Dragana Haines lors d'une interview donnée à son domicile de Sisak en Croatie, la première qu'elle accorde depuis la mort de son mari.

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué le 14 septembre la décapitation de David Haines dans un message vidéo montrant son assassinat. Trois autres otages occidentaux ont été décapités par EI: deux journalistes américains, James Foley et Steven Sotloff et un volontaire britannique oeuvrant pour une association humanitaire, Alan Henning.

Vous êtes un lâche si vous décapitez quelqu'un qui est sans défense. Vous n'êtes même pas un être humain. Vous ne pouvez qu'être un monstre pour faire quelque chose comme ça, a-t-elle ajouté en ravalant ses larmes.

Nous ne pouvons pas les laisser nous faire peur. Ils ont pris une partie de ma vie, le père d'Athea, mon mari, la personne la plus aimée et la plus aimante que j'ai jamais rencontré, mais je n'ai pas peur d'eux, a-t-elle poursuivi.

La veuve de cet Ecossais de 44 ans revient également sur les mois durant lesquels son mari était otage du groupe jihadiste.

Chaque jour était un défi. Se lever le matin et se dire dois-je être optimiste? Est-ce que ça va être une journée pendant laquelle ils vont m'appeler ou il va m'appeler pour me dire C'est bon, je suis libre, je rentre? Ou est-ce un jour où ils vont m'appeler pour me dire que quelque chose d'horrible s'est passé?, se rappelle-t-elle.

Elle confie également n'avoir pas su comment dire à leur fille de 4 ans, Athea, que son papa était décédé. J'essaye de lui faire comprendre que papa ne va pas revenir.

Elle dit avoir vu une partie de la vidéo diffusée par le groupe EI dans laquelle il menaçait de le tuer.

Je l'ai vu dans la vidéo. J'ai juste regardé la partie où il parlait. Je n'ai jamais trouvé assez de force pour regarder le reste. Je ne veux pas le voir.

Le jour fatidique de l'annonce de la mort de son mari, c'est le frère de celui-ci qui l'a appelée.

Il m'a juste dit Dragana, ils ne peuvent plus lui faire de mal. C'est un moment qui m'a marqué pour le reste de ma vie.

David a donné un sens à ma vie et maintenant Athea est ma raison de vivre. David voudrait que je sois forte pour notre fille, a-t-elle conclu. – AfricaLog avec agence

Liens Sponsorisés