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José Bové expulsé du Cameroun

Jan 24, 2009

José Bové, expulsé après quelques minutes passées en terre camerounaise est réembarqué sous la contrainte dans un vol Air France à destination de Paris via Douala.

José Bové contraint de ré embarquer après quelques formalités à l’aéroport de Yaoundé pour défaut de visa. Il voulait assister à la deuxième audience du procès de Bernard Njonga et 4 autres de ses co-inculpés pour manifestation interdite le 10 décembre 2008 en protestation contre les détournement de fonds et de matériel au ministère de l’agriculture du Cameroun. Parti de Montpellier en France quelques heures plus tôt le même jour, il venait assister au procès de Bernard Njonga, président de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic), après le renvoi du tribunal de grande instance de Yaoundé centre administratif le 13 décembre dernier.

Arrivé un peu plus tôt à 19h 05 mn à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, le frondeur altermondialiste du Larzac a passé 45 minutes dans la zone de débarquement des vols internationaux pour un « contrôle d’immigration ». Car en effet, comme lors de sa première venue au Cameroun en janvier 2006, José Bové n’a pu obtenir de visa à une ambassade ou une représentation consulaire du Cameroun en hexagone. Si en 2006, après avoir longuement rongé son frein, il avait réussi à recevoir le sauf-conduit pour entrer au Cameroun, il n’en n’a pas été de même ce 22 janvier. Le commissaire de police de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, après quelques fiévreux coups de fil et conciliabules, va faire dire par l’un de ses hommes, l’officier Tchoumi Collins, que José Bové ne peut avoir de visa d’entrée au Cameroun. « Il faut appeler les hautes autorités et leur demander d’intervenir, même par téléphone », recommande l’officier. « C’est une décision politique ça ! » lance amusé, mais imperturbable l’altermondialiste français, qui continue à bourrer sa pipe et en tirer quelques bouffées. Bernard Njonga attendra également, appelant quelques « hautes personnalités », dont une va promettre d’appeler à son tour le patron de la police camerounaise. Le président de l’Acdic va également recevoir des coups de fils d’élus européens, s’enquérissant du sort réservé à José Bové.

Quelques coups de fils, photos et encore conciliabules passés, le célèbre paysan français à la moustache grisonnante va se faire raccompagner à l’embarquement par le président de l’Acdic. Bernard Njonga qui passe à nouveau ce 23 janvier devant le juge pour manifestation interdite, après avoir organisé une marche violement réprimée le 10 décembre 2008, en protestation contre le détournement de tracteurs et de centaines de millions de francs CFA d’aide aux producteurs camerounais de maïs. Une affaire dont s’est depuis saisi la Commission nationale anti-corruption (Conac), à la demande du président Paul Biya.

La deuxième audience du procès, qui s’est finalement ouverte à 14h 24, après près de 6 heures d’attentes des inculpés et des dizaines de membres de l’Acdic, a été vidé du rôle à la six-quatre-deux. Le temps pour le procureur de la république de déclarer qu’il n’avait pas possession du « dossier administratif » des 5 inculpés dont Bernard Njonga. L’affaire a donc été renvoyée le 13 février prochain. Selon maître Eveline Jouonzo, l’un des avocats des accusés, « ça arrive souvent, on peut avoir classé le dossier administratif pour une autre date que celle du 23 janvier et ne pas l’avoir à l’audience ». - Agoravox

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