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Justice en Guinée: grève maintenue malgré les menaces du chef de la junte

Jun 10, 2009

Le personnel judiciaire en Guinée a maintenu mardi son mot d'ordre de grève générale illimitée, malgré la menace du chef de la junte de "renvoyer dans les brefs délais tous les grévistes", a constaté l'AFP.

A l'issue d'une assemblée générale extraordinaire qui a réuni plus de 300 personnes dans les locaux de la cour d'appel de Conakry, le personnel judiciaire (magistrats, avocats, huissiers, greffiers, notaires, commissaires priseurs) a décidé de poursuivre le mouvement déclenché lundi pour protester contre "l'ingérence du politique dans les affaires judiciaires".

L'assemblée générale a constaté avec regret la répétition des "scènes d'humiliation radiotélévisées" de personnalités publiques et de particuliers. Les grévistes ont également déploré que des juridictions militaires aient été créées dans les garnisons et jugent à la place des cours et tribunaux.

"Nous avons décidé de maintenir le mot d'ordre de cessation de toute activité professionnelle sur toute l'étendue du territoire national jusqu'à la satisfaction totale et entière de nos points de revendications", ont-ils déclaré dans un texte.

Parmi leurs revendications figurent la suppression du secrétariat d'Etat à la présidence chargé des conflits, dont l'existence est selon eux incompatible avec l'Etat de droit, et la cessation de toutes formes d'intimidations, menaces et outrages à l'encontre des représentants de la justice.

Lundi, au cours d'un meeting au Palais du peuple, le président auto-proclamé du pays, le capitaine Dadis Camara, avait qualifié de "perturbateur" et "subversif" le président de l'association des magistrats de Guinée, Kéléfa Sall, avant de lancer: "je vais te mettre à la retraite anticipée".

Le chef de la junte, au pouvoir depuis le putsch du 23 décembre, avait également promis de "saboter" les "actions subversives" des responsables du corps judiciaires "avant qu'ils ne provoquent la guerre" dans le pays.

L'assemblée a décidé que toute interpellation d'un membre du corps judiciaire signifierait que tous les autres sont également prisonniers mais aussi qu'après toute mise à la retraite d'un de ses membres, tous les autres se considèreraient comme retraités.

La grève du personnel judiciaire a été largement suivie lundi et mardi dans tout le pays, selon les constatations de l'AFP.

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