L’accusation questionne Charles Taylor à la Haye
Nov 13, 2009
Les procureurs du Tribunal spécial pour la Sierra Leone de La Haye vont soumettre à partir de mardi l'ancien président libérien Charles Taylor à un interrogatoire serré.
Taylor, premier dirigeant africain poursuivi pour crimes de guerre, doit répondre de 11 chefs d'inculpation pour incitation au meurtre, au viol, à la mutilation, à l'esclavage sexuel et à l'enrôlement d'enfants dans l'armée durant les guerres du Liberia et de Sierra Leone qui ont fait 250.000 morts entre 1991 et 2002. Taylor plaide son innocence depuis le début du procès, affirmant qu'il a cherché à favoriser la paix et non à encourager les exactions commises en Sierra Leone. "Mon gouvernement a négocié la paix en Sierra Leone", a-t-il répété lundi alors qu'il était interrogé par son avocat. L'accusation rétorque que l'ancien chef d'Etat libérien a armé et dirigé les rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire unifié (Ruf) pour qu'ils prennent le contrôle des mines de diamants et déstabilisent le gouvernement de Freetown. Interrogé sur ce sujet, Taylor a répondu ne jamais avoir reçu de diamants de la part du Ruf en échange de la livraison d'armes. "Nous allons mettre M. Taylor à l'épreuve sur trois axes: l'exactitude, la véracité et l'exhaustivité de son témoignage", a déclaré le procureur Joseph Kamara. L'accusation a convoqué 91 témoins dont beaucoup ont fourni des descriptions de scènes horribles - amputations, meurtres d'enfants et actes de cannibalisme en Sierra Leone. Après l'interrogatoire de Taylor, la défense appellera d'autres témoins à la barre. Le jugement est attendu au premier semestre 2010. - Reuters
