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L’opposition guinéenne agite la menace d'un boycott de la présidentielle

Sep 15, 2015
L’opposition guinéenne agite la menace d'un boycott de la présidentielle

L'opposition guinéenne, accusant le pouvoir de ne pas respecter un accord signé en août, a agité la menace d'un boycott de l'élection présidentielle du 11 octobre, une éventualité que la communauté internationale tentait mardi d'éviter, notamment par l'envoi d'observateurs.

Nous n'avons pas à donner de conseils stratégiques à l'opposition mais je suis convaincu que personne ne comprendrait que l'opposition boycotte l'élection à ce stade du processus et malgré l'implication de la communauté internationale, a affirmé le porte-parole du gouvernement, dans une déclaration rendue publique mardi en réaction à ces menaces.

Le porte-parole, Albert Damantang Camara, a jugé très clair et très encourageant le bilan dressé par une mission conjointe de l'ONU, de l'Union africaine, de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), qui s'est achevée lundi soir.

Dans un communiqué, ces quatre organisations ont noté les avancées significatives dans la mise en oeuvre de l'Accord du 20 août mentionnant la recomposition des délégations spéciales - exécutifs communaux désignés par le pouvoir, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005 - ainsi que des progrès dans la révision du fichier électoral.

Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a assuré devant la presse que le problème de la Céni est réglé, en référence à la représentation de l'opposition au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), tout comme celui des délégations spéciales.

Mais le chef de l'opposition Cellou Dalein Diallo, a émis des doutes sur le fait que les conditions d'un scrutin équitable et transparent soient réunies, estimant que le président Alpha Condé fixe toutes les décisions avec Bakary Fofana (président de la Ceni, NDLR) de manière unilatérale, sans concertation et en violation flagrante des dispositions de la loi.

Nous sommes tellement préoccupés qu'on s'interroge sur l'opportunité même de continuer à participer à ce processus, a-t-il dit.

Le porte-parole de l'opposition Aboubacar Sylla a pour sa part accusé lundi la Céni de ne pas donner accès aux informations techniques nécessaires à la révision des listes électorales contestées par les adversaires d'Alpha Condé, qui dénoncent l'inscription de mineurs dans les régions favorables au pouvoir.

L'opposition ne va pas entériner une situation qui va l'amener à des élections dont les résultats sont programmés d'avance et qui vont permettre à M. Alpha Condé de se succéder à lui-même en dehors du suffrage exprimé par les Guinéens, a prévenu M. Sylla, soulignant que l'opposition pourrait s'exprimer par des manifestations.

Afin de garantir la régularité du scrutin, une mission d'observation de l'Union européenne (MOE UE) a entamé mardi le déploiement de 20 observateurs dans l'ensemble du pays, dont les effectifs devraient atteindre à terme le nombre de 70, répartis en équipes de deux personnes.

Dans une décision publiée le 11 septembre, au lendemain de l'ouverture officielle de la campagne électorale, la Haute Autorité de la Communication (HAC) a par ailleurs interdit à tout média de communiquer quelque résultat que ce soit jusqu'à la proclamation, par la Céni, des résultats provisoires de la présidentielle.

Les deux précédentes élections en Guinée, la présidentielle de 2010 et les législatives de 2013, ont été émaillées de violences et d'accusations de fraude.

Alpha Condé, ancien opposant qui a connu l'exil et la prison, est le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française, dirigée jusqu'alors par des pouvoirs autoritaires ou dictatoriaux. – AfricaLog avec agence

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