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La drogue et la prostitution ont dopé le PIB britannique

Oct 01, 2014
La drogue et la prostitution ont dopé le PIB britannique

Le trafic de drogue et la prostitution ont contribué au produit intérieur brut britannique de l'ordre de 8,5 milliards de livres (10,9 milliards d'euros) en 2013, a-t-on appris mardi auprès de l'Office national des statistiques (ONS).

Une porte-parole de l'ONS a précisé que la drogue et la prostitution représentaient environ 0,5% de la richesse produite du pays, telle que mesurée par le PIB.

L'institut des statistiques du Royaume-Uni a publié une révision des calculs du PIB pour les années suivant la crise financière internationale.

Ces nouvelles données ont aussi intégré d'autres changements, dans le cadre de nouvelles normes européennes -les dépenses de recherche et développement (R&D) sont par exemple désormais comptabilisées comme un investissement et non plus comme de la consommation, idem pour le matériel militaire.

Au final, la nouvelle estimation du PIB du Royaume-Uni pour 2013, environ 1.713 milliards de livres (2.193 milliards d'euros), a été dopée de 8,5 milliards de livres par la prise en compte du trafic de drogue et de la prostitution.

Pour mesurer les revenus issus de la prostitution, les statisticiens doivent prendre en compte le coût de la location des lieux de prostitution, les achats de préservatifs et de vêtements de travail.

Dans une étude plus complète sur le sujet publiée par l'ONS au printemps, l'institut avait détaillé des estimations de ces activités pour l'année 2009. Elle avait jugé que le Royaume-Uni comptait alors près de 61.000 prostituées, qui facturaient en moyenne 67 livres la passe (86 euros).

En ce qui concerne le trafic de drogue, l'ONS prend en compte la production et la vente de crack, de cocaïne, d'héroïne, de cannabis, d'ecstasy et d'amphétamines.

D'autres activités illégales, comme la contrebande d'alcool et tabac, étaient elles déjà comptabilisées avant ce changement de méthode statistique.

Malgré l'intégration de l'ensemble des modifications apportées au calcul (drogue, prostitution, R&D, équipement militaire entre autres), la croissance britannique a été confirmée au même niveau, 1,7%, en 2013.

A titre de comparaison, en Espagne l'institut national de la statistique (INE) a estimé que ces activités avaient représenté 0,85% du PIB en 2010, seule année où elle a fourni une estimation de leur ampleur. Cette année-là, elles avaient atteint quelque 9,2 milliards d'euros.

L'institut européen des statistiques, Eurostat, avait donné jusqu'au mois de septembre aux Etats membres pour intégrer le trafic de drogue et la prostitution dans leurs statistiques nationales, estimant qu'il s'agissait de transactions commerciales consenties librement.

Ces nouvelles normes ont créé la polémique dans plusieurs pays.

La Suède, où l'achat de services sexuels est un délit, a affirmé ne pas avoir d'ajustement à faire.

En France, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a refusé de comptabiliser la prostitution relevant des réseaux, estimant que le consentement des prostituées n'était probablement pas vérifié.

L'Insee a expliqué par ailleurs que les autres formes de prostitution, cachées derrière d'autres activités, étaient déjà comptabilisées dans les statistiques officielles.

L'institut a en revanche notifié le 22 septembre à la Commission européenne des modifications du Revenu national brut (RNB) pour les années 2013 et antérieures, après avoir tenu compte de divers changements, notamment l'ajout du trafic de drogue.

Il y a estimé à 2,1 milliards d'euros l'impact sur le RNB des activités liées au seul trafic de stupéfiants.

Le RNB est un indicateur distinct mais proche du PIB -équivalent au PIB, plus les flux de revenus de l'étranger vers la France moins les flux de revenus versés depuis l'hexagone vers l'étranger. – AfricaLog avec agence

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