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«La mère de toutes les bombes» larguée en Afghanistan

Apr 13, 2017
«La mère de toutes les bombes» larguée en Afghanistan

Les États-Unis ont largué contre le groupe État islamique en Afghanistan la plus puissante bombe non-nucléaire qu'ils aient jamais employée, surnommée la «mère de toutes les bombes», pour la plus grande fierté du président américain.

«Je suis tellement fier de nos militaires. C'est un nouveau succès», a déclaré Donald Trump à la presse.

«Je leur ai donné carte blanche. (...) Franchement, c'est pour cela qu'ils ont autant de succès ces derniers temps. Si vous comparez ce qu'il s'est passé ces huit dernières semaines à ces huit dernières années, vous verrez qu'il y a une énorme différence», a-t-il ajouté.

La frappe avec la bombe GBU-43, représentant environ onze tonnes de TNT, a visé vers 10h30 une «série de grottes» dans la province de Nangarhar, dans l'est de l'Afghanistan, où un soldat américain a été tué dans une opération contre les djihadistes le week-end dernier.

Cette énorme bombe guidée par GPS, longue de plusieurs mètres et larguée par la porte arrière d'un avion de transport C-130, n'avait jamais été utilisée au combat auparavant.
Elle a été lâchée en soutien aux forces afghanes et américaines opérant dans la région, selon le Pentagone.

«C'est la plus forte explosion que j'ai jamais vue. L'endroit a été envahi par des flammes très hautes», a déclaré Esmail Shinwari, gouverneur du district d'Achin où la munition a été larguée.

«De lourdes pertes ont été infligées à l'ennemi», a relevé Shahhussain Murtazawi, un porte-parole de la présidence afghane, sur Facebook.

Le capitaine de vaisseau Bill Salvin, porte-parole des forces américaines en Afghanistan, a indiqué «n'avoir aucune raison de penser» que des civils étaient présents au moment de l'explosion.

«La cible a été choisie pour assurer un maximum d'impact contre l'EI tout en évitant des victimes civiles», a-t-il ajouté, précisant qu'une évaluation des effets de la bombe était en cours.

Le général John Nicholson, qui commande les forces américaines en Afghanistan, a estimé que cette bombe était «la bonne munition» pour venir à bout des bunkers et des tunnels de plus en plus utilisés par les djihadistes, «alors que leurs pertes augmentent».

La bombe est connue sous l'acronyme MOAB (Massive Ordnance Air Blast), ou bombe à effet de souffle massif. Elle détonne juste avant de heurter le sol, créant une onde de choc destructrice.

Selon Hans Kristensen, expert de la Fédération des scientifiques américains spécialisé dans la surveillance de l'arsenal militaire américain, elle a une puissance égale à environ 1/30ème de celle de la plus petite bombe nucléaire américaine actuelle, la B61-12.

Selon l'US Air Force, le dernier test de la bombe GBU-43 en 2003 avait provoqué un panache de poussière et de fumées visible à plus de 32 kilomètres.

La province de Nangarhar est frontalière du Pakistan. C'est dans cette région que l'EI, qui a proclamé un «califat» en Syrie et en Irak en 2014, a été signalé pour la première fois en Afghanistan début 2015.

Depuis août 2016, les forces américaines y ont conduit de nombreuses frappes aériennes sur les bastions des jihadistes, qui ont recruté notamment des talibans afghans ou pakistanais. Les efforts combinés des forces afghanes et américaines les ont fait reculer.
L'OTAN a récemment estimé que 600 à 800 combattants de l'EI se trouvaient dans le pays, contre 3000 début 2016.

Le groupe djihadiste a revendiqué plusieurs attentats en Afghanistan ces derniers mois, dont la sanglante attaque contre le plus grand hôpital militaire du pays en mars à Kaboul. Mais les autorités mettent cette dernière revendication en doute et en attribuent la responsabilité aux talibans.

Les États-Unis ont déployé environ 8400 soldats en Afghanistan. Ils forment, conseillent et appuient les forces afghanes dans leurs combats contre les talibans et le groupe État islamique.

Le général américain Joe Votel, qui commande les troupes américaine au Moyen-Orient, s'est prononcé en mars pour un renforcement des troupes américaines, ce qui inverserait la tendance observée ces dernières années.

Le général américain Joe Votel, qui commande les troupes américaine au Moyen-Orient, s'est prononcé en mars pour un renforcement des troupes américaines, ce qui inverserait la tendance observée ces dernières années. – AfricaLog avec agence

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