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La Russie menace d'intervenir en Ukraine

Apr 23, 2014
La Russie menace d'intervenir en Ukraine

La Russie s'est dite prête mercredi à intervenir si ses intérêts étaient menacés dans l'est de l'Ukraine, après la relance d'une opération antiterroriste par Kiev contre les séparatistes, accentuant la confrontation avec les Occidentaux.

Chaque jour qui passe (...) rend une solution de plus en plus difficile, a reconnu le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier.

Après quelques jours d'espoirs d'apaisement nés de la signature d'un compromis international à Genève, le ton est monté de nouveau entre Moscou et les Occidentaux, qui s'accusent mutuellement d'orchestrer les actes de leurs partisans et déploient leurs troupes près des frontières ukrainiennes.

Si nos intérêts légitimes (...) étaient attaqués directement, comme par exemple ils l'avaient été en Ossétie du Sud (territoire séparatiste en Géorgie, NDLR), je ne vois pas d'autre manière que de répondre, dans le respect du droit international, a expliqué le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Une attaque contre les citoyens russes est une attaque contre la Russie, a-t-il ajouté.

En 2008, une guerre éclair avait opposé la Russie à la Géorgie, à l'issue de laquelle Moscou a reconnu l'indépendance de deux territoires séparatistes pro-russes dans ce petit pays du Caucase, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie.

Les autorités russes ne cessent de dire que les populations ukrainiennes d'origine russe sont menacées par les nationalistes qui soutiennent le pouvoir pro-occidental en place à Kiev depuis la destitution de Viktor Ianoukovitch.

L'avertissement russe vient en réponse à la relance de la part des autorités ukrainiennes pro-européennes, juste après une visite du vice-président américain Joe Biden, de l'opération antiterroriste, auparavant suspendue pour Pâques.

Je n'ai aucune raison de ne pas croire que les Américains dirigent ce spectacle de la manière la plus directe, a estimé M. Lavrov.

Cette opération, qui avait tourné à la déroute la semaine dernière, n'affiche pour l'instant qu'un succès modeste: la libération selon Kiev de Sviatoguirsk, une ville de 5.000 habitants où les habitants incrédules n'avaient observé aucune occupation séparatiste.

Moscou a ensuite exigé le retrait des troupes ukrainiennes de l'Est et jugé destructrice l'organisation d'une élection présidentielle le 25 mai, comme prévu actuellement, sans dialogue avec les pro-russes.

A Kiev mardi, le vice-président américain Joe Biden a menacé la Russie d'isolement si elle continue de soutenir les insurgés.

Après son départ, Washington a annoncé l'envoi de 600 soldats en Pologne et dans les pays baltes, dont 150 hommes de la 173e brigade aéroportée sont arrivés dès mercredi à la base polonaise de Swidwin (nord-ouest). Le secrétaire d'Etat John Kerry a menacé Moscou de nouvelles sanctions.

De son côté, la société russe Gazprom a de nouveau brandi la menace gazière dénonçant les impayés intolérables de l'Ukraine, qui devraient atteindre 3,5 milliards de dollars début mai et risquent d'entraîner une coupure pure et simple des livraisons.

Le président par intérim Olexandre Tourtchinov a justifié la relance des opérations antiséparatistes dans l'Est par la découverte de deux corps portant des traces de torture près de Slaviansk.

Les corps ont été retrouvés samedi au bord d'une rivière proche de Slaviansk. L'un deux a été identifié comme appartenant à Volodymyr Rybak, élu local du parti pro-occidental de Ioulia Timochenko, Batkivchtchina (Patrie).

Conseiller municipal de Gorlivka, dont la mairie est contrôlée par les pro-russes, il avait disparu jeudi dernier après avoir participé à une manifestation en faveur de l'unité de l'Ukraine, selon le ministère de l'Intérieur, mettant en cause les séparatistes de Slaviansk.

Son corps portait de multiples coups de couteau. C'est horrible, a indiqué mercredi Olena Rybak, l'épouse de l'élu qui va être enterré jeudi.

Les services de sécurité (SBU) ont accusé un haut gradé des renseignements de l'état-major des armées russes (GRU) d'avoir commandité le meurtre. – AfricaLog avec agence

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