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Le discours «pathétique» de Blaise Compaoré

Oct 30, 2014
Le discours «pathétique» de Blaise Compaoré

Les événements se sont accélérés au Burkina Faso ce jeudi 30 octobre. Après que les manifestants ont pris d'assaut la télévision nationale et incendié l'Assemblée nationale, le gouvernement a annulé le vote de la loi controversée qui devait permettre à Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir. L'armée a annoncé en début de soirée la dissolution du gouvernement et l'instauration d'un couvre-feu mais le président contesté est apparu peu après à la télévision sans évoquer sa démission. Les affrontements de la journée pourraient avoir occasionné une trentaine de morts, selon une source d'opposition.

Le discours de Blaise Compaoré:

«Peuple du Burkina Faso;
Chers Compatriotes;

Il y a des instants, dans la vie des Peuples et des Nations, où le silence est plus expressif que la prise de parole.

Ces moments de grandes douleurs que nous vivons en font partie.
Les manifestations violentes qui ont endeuillé et plongé notre peuple dans la stupeur n’honorent pas le Pays des Hommes Intègres mais j’ai entendu le message, je l’ai compris et pris la juste mesure des fortes aspirations au changement.

Aussi voudrai-je présenter mes condoléances les plus attristées aux familles éplorées et souhaité un prompt rétablissement aux nombreux blessés.
En ce tournant décisif de la marche de notre pays, j’appelle toutes les parties à mettre en avant l’intérêt supérieur de la nation.

J’appelle les Forces de l’ordre et l’ensemble des manifestants au respect de l’intégrité physique de tous les citoyens, ainsi qu’au respect des biens publics et privés.
Je demeure convaincu que seul le dialogue constructif pourra permettre à notre peuple de retrouver sa quiétude d’antan et regarder l’avenir avec assurance.

En ce qui me concerne, je reste disponible à ouvrir, avec vous des pourparlers pour une période de transition à l’issue de laquelle je transmettrai le pouvoir au Président démocratiquement élu.

En vue du rétablissement de ce dialogue, j’ai décidé de retirer le projet de loi contesté et de procéder à son annulation.

Pour permettre à chacune des parties, l’opposition politique, la Société civile et la majorité de renouer le fil du dialogue dans la sérénité,
je décide ce qui suit:

1) Le Gouvernement est dissout ;

2) A compter de ce jour 30 octobre je déclare annulé l’Etat de siège sur toute l’étendue du territoire national.
J’exprime ma reconnaissance à tous ceux qui ont encore cru en moi et qui ont sacrifié de leurs biens et quiétude.

Ma reconnaissance va aussi à l’Opposition pour l’attitude républicaine de ses dirigeants.
Ensemble, nous devons tous œuvrer à éviter un approfondissement de la fracture sociale et un délitement de notre tissu économique.

Chacun doit jouer sa partition afin que nous parvenions à un retour définitif à la paix sociale.

Je salue les forces de l’ordre pour leur professionnalisme et leur sacrifice qui nous ont évité une catastrophe qui aurait été irrémédiable.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso.
Je vous remercie.»

Pour l’opposition, ce discours est pathétique, le départ de Compaoré est un préalable non négociable.

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