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Le gouvernement Obama confronté à la réalité politique

Feb 04, 2009

Deux semaines après son investiture, le gouvernement de Barack Obama a subi ses premières claques politiques avec le retrait de deux de ses membres pressentis, brouillant les effort du président américain pour faire entendre son message économique.

Barack Obama tente de faire passer son programme de relance économique de plus de 800 milliards de dollars (620 milliards d'euros) au Congrès, mais n'a pour l'instant pas pu gagner le large soutien, dépassant les partis, qu'il avait espéré. Mardi, ce sont les rebondissements politiques qui ont attiré toute l'attention.

"Je me suis planté" ("I screwed up"), a vertement reconnu le nouveau chef de la Maison Blanche, faisant son mea culpa dans une série d'interviews télévisées.

Tom Daschle, l'ancien chef de la majorité démocrate au Sénat, que le président américain avait choisi pour le poste de secrétaire à la Santé, a en effet annoncé mardi qu'il retirait sa candidature. M. Daschle a subi un flot de critiques après avoir révélé qu'il n'avait pas payé complètement ses impôts entre 2005 et 2007. Le mois dernier, il s'était acquitté de 128.203 dollars d'arriérés (98.437 euros) et 11.964 dollars (9.188 euros) d'intérêts.

"Il est important pour ce gouvernement d'envoyer le message qu'il n'y a pas deux sortes de règles, l'une pour les gens importants et l'autres pour les citoyens ordinaires qui doivent payer leurs impôts", a expliqué Barack Obama dans l'une de ses multiples interventions à la télévision.

Une manière aussi de répondre à la colère grandissante dans l'opinion, suite aux révélations récentes selon lesquelles les sociétés présentes à Wall Street ont versé plus de 18 milliards de dollars (14 milliards d'euros) de primes en 2008, malgré la crise économique.

Le gouvernement américain projette de limiter à 500.000 dollars (388.600 euros) par an le salaire des dirigeants d'établissements financiers recevant des aides de l'Etat, a annoncé un proche de la Maison Blanche. Le président prévoyait de faire cette annonce dès mercredi.

Le départ de Tom Daschle constitue un coup dur pour le gouvernement, car il devait jouer un rôle important dans la réforme du système de sécurité sociale, l'une des principales promesses de Barack Obama pendant la campagne.

L'annonce de son retrait est intervenue seulement quelques heures après une décision similaire prise par Nancy Killefer. Choisie pour le poste de responsable de la performance au sein du gouvernement américain, elle aussi retiré sa candidature, pour ne pas avoir versé pendant un an et demi les charges sociales liées à l'emploi d'une aide ménagère.

Le regard porté sur les nominations au gouvernement a probablement commencé à changer lorsque le Sénat a été informé que le secrétaire au Trésor Timothy Geithner avait oublié de payer 34.000 dollars de taxes, lorsqu'il travaillait pour le Fonds monétaire international. Timothy Geithner a été confirmé au poste de secrétaire au Trésor après avoir payé ses retards d'impôts. Mais le Sénat s'est montré beaucoup plus réticent lorsqu'il a appris que M. Daschle et Mme Killefer avaient connu des problèmes semblables.

Par ailleurs, Barack Obama a fait le choix très inhabituel mardi de nommer un troisième républicain dans son gouvernement, à savoir le sénateur Judd Gregg, au poste de secrétaire au Commerce. Les deux autres représentants de l'opposition sont le secrétaire à la Défense Robert Gates et le secrétaire aux Transports Ray LaHood.

Les républicains souhaitent remodeler le plan de relance de l'économie, estimé à 819 milliards de dollars (637 milliards d'euros) lors de son passage à la Chambre des représentants et atteignant 900 milliards de dollars (700 milliards de dollars) dans la version débattue au Sénat. Ils reprochent notamment aux parlementaires démocrates de ne pas proposer suffisamment de baisses d'impôts. Les principaux responsables démocrates se sont engagés à ce que la loi soit prête pour être signée par Obama d'ici la mi-février. AP

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