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Le président zimbabwéen Mugabe veut de "nouvelles relations" avec l'Occident

Oct 06, 2009

Le président zimbabwéen Robert Mugabe, décidé à sortir de son statut de paria en Occident, s'est dit prêt mardi "à des relations nouvelles" de coopération avec les pays occidentaux dont il attend toujours une levée des sanctions imposées depuis 2002 contre son régime.

"Notre pays conserve une attitude positive pour avoir de nouvelles relations, empreintes de coopération, avec tous les pays qui nous ont été hostiles par le passé", a déclaré le chef de l'Etat, lors de la session d'ouverture du Parlement à Harare.

Ce ton tranchait avec les précédentes déclarations envers l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis, régulièrement présentés par le président Mugabe comme la cause de l'effondrement économique du pays, débuté en 2000 après le lancement d'une réforme agraire très controversée.

"Le retour du dialogue avec le bloc UE s'accélère. Mais alors que notre gouvernement d'union nationale s'engage à nouveau avec les pays occidentaux, nous nous attendons à ce que ces pays qui ont imposé des sanctions illégales, ayant frappé notre économie et plus généralement notre peuple, les retirent", a-t-il une nouvelle fois réclamé.

Mais les Occidentaux attendent des réformes en profondeur, notamment dans le domaine des droits de l'Homme, pour lever les sanctions et fournir une aide financière. Une délégation de l'UE s'est cependant rendue en septembre dans cet Etat d'Afrique australe pour la première fois depuis l'imposition des sanctions, afin d'étudier l'éventuel déblocage de son aide au développement. Ces sanctions incluent un gel de l'aide européenne, hormis l'assistance humanitaire et sociale qui vont directement à la population, et l'interdiction de présence sur le sol européen de M. Mugabe et son entourage.

Le chef de l'Etat, 85 ans, avait juste avant cette visite dénoncé devant des militants les ingérences des "sales blancs" - Britanniques et Américains - dans les affaires du Zimbabwe.

Il avait de nouveau accusé fin septembre les pays occidentaux d'essayer de diviser le gouvernement d'union nationale, mis en place en février avec son ancien opposant Morgan Tsvangirai pour tenter de sortir le pays de la paralysie politique et reconstruire l'économie en ruine.

Mardi, le président Mugabe a ouvert le Parlement où son parti siège en minorité pour la première fois depuis l'indépendance en 1980, après la victoire l'année dernière de la formation de M. Tsvangirai.

Depuis cette défaite historique, le Zimbabwe a été le théâtre d'un déchaînement de violences politiques qui se poursuivent encore aujourd'hui mais à un degré moindre.

Lors de l'ouverture de la session au Parlement qui compte 210 députés, le président Mugabe a appelé les Zimbabwéens à s'unir. "Ensemble, construisons les ponts de l'amitié, du pardon, de la confiance, et de la camaraderie", a-t-il déclaré.

Mais les tensions subsistent entre les deux camps, notamment sur la nomination des postes clés comme celui de gouverneur de la Banque centrale ou encore sur l'allocation des finances allouées par le Fonds monétaire international (FMI).

La présentation ce mois-ci du premier budget national du gouvernement d'union risque ainsi de tourner à l'affrontement après ce premier désaccord sur le FMI entre le ministre des Finances Tendai Biti, proche du Premier ministre, et le gouverneur de la Banque centrale Gideon Gono, nommé unilatéralement par le président Mugabe. - AFP 

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