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Le régime malgache réagit fraîchement à l'appel de la SADC à des négociations

Jun 22, 2009

Le régime de Madagascar soutenu par l'armée a réagi fraîchement à un appel des pays voisins à négocier une solution à la crise politique dans la grande île de l'océan Indien.

La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a désigné ce week-end au cours d'un sommet l'ancien président mozambicain Joaquim Chissano afin de tenter de faire progresser les pourparlers entre l'ancien président Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, dont l'arrivée à la tête d'une autorité de transition en mars a été largement considérée comme un coup d'Etat.

A la mi-juin, Andry Rajoelina s'est retiré des discussions qui s'étaient ouvertes sous la médiation de la Communauté de développement de l'Afrique australe, des Nations unies, de l'Union africaine et de l'Organisation internationale de la francophonie, furieux qu'un des sujets à l'ordre du jour porte sur un possible retour de Marc Ravalomanana. Ce dernier s'est rendu en Afrique du Sud après avoir été contraint d'abandonner la présidence.

"Nous n'avons jamais été contre le dialogue. Dialoguer n'est pas un problème", a déclaré Monja Roindefo, le Premier ministre du gouvernement de transition malgache, dimanche soir à l'Associated Press par téléphone. "Le problème, c'est quand, sous couvert de médiation internationale, on oblige l'autre partie à accepter des choses inacceptables. La position de la SADC a évolué, les sujets de discussions doivent également suivre la même tendance", a-t-il jugé.

M. Roindefo n'a pas explicitement exclu de nouvelles discussions. Le 16 juin, le groupe de contact international, composé de l'UA, de l'ONU, de l'OIF et de la SADC avait annoncé la suspension jusqu'à nouvel ordre des négociations à Madagascar, invoquant notamment des blocages et une absence de progrès. Aucune date n'a été fixée pour une reprise des pourparlers.

M. Chissano et le président sud-africain Jacob Zuma, qui préside actuellement la SADC, devaient se retrouver cette semaine pour s'entretenir de questions de logistique, notamment d'un lieu de rencontre qui ne se trouve pas à Madagascar.

Andry Rajoelina a menacé Marc Ravalomanana d'arrestation pour corruption présumée s'il revient dans l'île. Des accusations de corruption rejetées par l'ancien président.

"Que les négociations aient lieu entre les chefs d'Etat ou entre des délégations importe peu", a souligné M. Roindefo dimanche soir. "Le plus important, c'est de voir si le dialogue réflète le changement voulu par le peuple, s'il reflète les avancées démocratiques vers un nouvel ordre constitutionnel, mais il ne sera jamais question d'un retour en arrière."

Dans un communiqué diffusé dimanche, Marc Ravalomanana a salué la "décision de la Communauté de développement de l'Afrique australe d'intensifier" ses "efforts pour rétablir l'ordre constitutionnel" et le gouvernement "démocratique à Madagascar".

Il a souligné qu'il travaillerait avec M. Chissano pour "accélérer le retour" de la loi, des droits de l'homme et d'un gouvernement démocratique à Madagascar.

Soutenu par l'armée, M. Rajoelina a pris la tête l'an dernier d'une campagne visant le président malgache, campagne qui avec l'aide de militaires s'est soldée par le départ de M. Ravalomanana. AP

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