"Les pourparlers entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et la rébellion de Laurent Nkunda étaient "bloqués" mercredi à Nairobi, a déclaré à la presse le médiateur dans la crise et ex-président nigérian Olusegun Obasanjo.
"Le succès (des pourparlers) a été bloqué par deux difficultés", a déclaré M. Obajanso, en faisant état d'une part de la volonté de la rébellion de discuter de la situation globale de la RDC et non pas simplement du conflit au Nord-Kivu, et d'autre part de l'absence de pouvoir de décision de la délégation rebelle aux pourparlers. Les discussions de Nairobi, première rencontre directe entre le CNDP (Conseil national pour la défense du peuple, rébellion) et Kinshasa, sont jugées cruciales pour trouver une issue au conflit dans l'est de la RDC. "La province du Nord-Kivu est confrontée depuis fin août à une reprise des affrontements entre d'un côté la rébellion et de l'autre l'armée alliée à d'autres groupes armés. "La rébellion du général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda campe depuis fin octobre aux portes de Goma, capitale du Nord-Kivu. "Ces combats ont jeté sur les routes plus de 250.000 personnes survivant dans des conditions catastrophiques. "Les délégations de la rébellion et du gouvernement de RDC avaient repris leurs travaux à huis clos mercredi pour le troisième jour consécutif au siège de l'ONU dans la capitale kényane. ""L'équipe de médiation espère qu'un accord sera atteint aujourd'hui sur un cadre" pour de futurs pourparlers sur le fond, avait déclaré à l'AFP un porte-parole de l'ONU, Jens Laerke. Mardi soir, M. Obasanjo avait affirmé que cette phase de pourparlers de fond serait ouverte "avant Noël". "Le CNDP a décrété unilatéralement un cessez-le-feu fin octobre, qui a permis le maintien d'un calme très précaire. "Avant la réunion de Nairobi, Kinshasa avait fait part de sa volonté d'inclure au dialogue les autres groupes armés congolais actifs au Nord-Kivu qui participent au programme Amani, lancé en janvier pour tenter d'imposer un cessez-le-feu dans l'Est. "Le CNDP avait fait savoir qu'il refusait de s'inscrire dans le processus Amani et exigé un dialogue seul à seul avec Kinshasa. Mardi, le porte-parole du CNDP, Bertrand Bisimwa, membre de la délégation de Nairobi, avait en outre regretté que la délégation gouvernementale n'ait, selon lui, "qu'un mandat oral et non écrit" du chef de l'Etat congolais Joseph Kabila. - AFP