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Manifestation à Conakry: deux morts avec des dégâts matériels

Feb 19, 2014
Manifestation à Conakry: deux morts avec des dégâts matériels

Des manifestations contre l'obscurité ont été enregistrées dans certains quartiers de la haute banlieue de Conakry ce mardi 18 février 2014. Malheureusement, avec mort d’hommes.

Les manifestants se seraient vus nargués par le Gouverneur de la Ville de Conakry à travers son intervention télévisée de la veille teintée de menaces à peine voilées à l’encontre de «tout manifestant contre les délestages du courant électrique », « tout manifestant pour l’assainissement de la ville» ainsi que pour la tenue «des élections communales». Sékou Resco les ayant qualifiés de «prétextes».

Ainsi, pour le Gouverneur Cdt Sékou Resco Camara, «derrière ces manifestations, se cachent des intentions de perturber la paix, la quiétude si chère aux citoyens de notre Ville».

Le chargé de communication de la gendarmerie nationale établira plus tard le bilan des manifestations qui ont débuté dès les premières heures de ce mardi. Des jeunes sont descendus dans les rues de la haute banlieue notamment «Tombolia, Dabompa et Lansanaya, au motif de l’absence d’électricité à ces lieux provoquant des destructions de matériels, érigé des barricades et entravé ainsi la libre circulation des personnes et de leurs biens». Ils iront jusqu’à s’attaquer à la base-vie de la société brésilienne qui construit le tronçon de l’autoroute se trouvant du côté de Coyah.

Selon le commandant Mamadou Alpha Barry, malgré le déploiement des unités de maintien de l’ordre de la police et de la gendarmerie, le bilan est le suivant: «pertes en vies humaines avec deux morts dont le civil Maurice Haba et l’élève-gendarme Ibrahima Soriba Soumah; des dégâts matériels importants, des actes de vandalisme perpétrés au préjudice de la société brésilienne OAS sise à Kountia».

Pour la première fois, le bilan indexe le meurtrier, même si l’acte est qualifié, pour le moment, d’involontaire: «Le gendarme-chauffeur qui a heurté mortellement Maurice Haba, a été interpellé et placé en garde-à-vue pour les nécessités d’enquêtes».
Une délégation conduite par le Président de l’Assemblée nationale, Claude Kory Kondiano se rendra dans la famille de Maurice Haba pour les condoléances d’usage. Tandis que le Premier ministre, Chef du gouvernement conduira une autre délégation dans la famille éplorée de l’élève-gendarme Ibrahima Soriba Soumah.

Justement, Mohamed Saïd Fofana, très remonté, fera une déclaration télévisée pour fustiger les actes de vandalisme enregistrés durant cette journée.

Dans son intervention, il a interpellé le sens de responsabilité de chacun et de tous. M. Fofana va d’abord faire la genèse de la rupture dans la fourniture de courant électrique dans ces zones: «Le 16 décembre 2013, le transformateur de la sous-station EDG de Sonfonia sise à Lansanaya, a été foudroyée, privant ainsi d’électricité 13 quartiers de la haute banlieue de Conakry desservis par ce transformateur».

Annonçant que le Gouvernement a déjà «donné de fermes instructions à EDG» [Electricité de Guinée] au regard de ce qu’il reconnait être «la souffrance que les populations concernées endurent», Saïd Fofana a rappelé les déplacements qu’il a effectués en personne «sur les lieux, pour se faire expliquer les problèmes techniques réels de remise en état de ce transformateur» et les garanties de réparation «sans délai» qui lui ont été faites par les techniciens de l’EDG.

Le Pm a également rappelé la rencontre qu’il avait eue avec «les populations concernées surtout la jeunesse locale ». Selon lui, « elles avaient compris le message d’apaisement et de patience qui avait été transmis au nom du Président de la République, Pr. Alpha Condé».

En soulignant que «cette situation n’est pas l’apanage de la Guinée», le Chef du gouvernement dira qu’«elle est vécue dans d’autres pays où elle est gérée dans le calme».

Revenant au cas des événements regrettables de ce 18 février 2014, Mohamed Saïd Fofana a blâmé «des fauteurs de trouble dont certains viennent d’autres quartiers qui ne sont pas concernés par ce manque d’électricité » et qui « ont semé le désordre dans les quartiers de Dabompa, de Lansanaya, la Cimenterie etc. Parfois, avec violences et exactions vis-à-vis d’autres citoyens empêchant même la circulation sur les axes principaux et s’attaquant à des entreprises privées».

Laissant transparaitre sa colère, le Premier ministre a révélé que «certaines personnes ont distribué hier nuit de l’argent à des meneurs». Comme pour dire, d’après Mohamed Saïd Fofana, que «La manifestation d’aujourd’hui n’a donc rien à voir avec le problème de courant. Autrement, comment expliquer l’attaque contre la base-vie de la société brésilienne OAS qui est en train de réaliser les travaux de construction de la route 2x2 voies Km 36 – Coyah ; travaux qui sont aujourd’hui, vivement salués par les populations guinéennes qui attendent impatiemment leur achèvement».

Pour lui, «Rien n’explique cela sauf la volonté affichée d’empêcher la réalisation de ces travaux et d’empêcher le gouvernement de réaliser des grands investissements profitables à l’économie et aux populations guinéennes».

Après avoir déploré les cas de mort d’hommes enregistrés, il a présenté les «sincères condoléances» du gouvernement aux familles éplorées.

Il a souligné la mission principale du gouvernement qui est de «garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens à travers notamment, le maintien de l’ordre». En tapant du poing sur la table, le Premier ministre Fofana dira qu’«Aucune revendication et aucun citoyen ne sauraient le [gouvernement ; NDLR] divertir de cette mission».

C’est pourquoi, le Chef du Gouvernement a conclu son adresse en ces termes: «Le gouvernement ne lésinera plus sur les moyens légaux pour faire respecter l’ordre public sans lequel aucun développement n’est possible. Il n’est plus tolérable que des individus s’arrogent le droit de se rendre justice ou d’exiger des droits tout en empêchant d’autres citoyens de jouir de leur liberté. Tous les fauteurs de trouble seront soumis à la rigueur de la loi». Des instructions seraient données dans ce sens aux forces de l’ordre.

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