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Mitterrand fils s'explique sur l'argent reçu de vendeurs d'armes

Nov 20, 2008

Interrogé au tribunal de Paris sur les 2,6 millions de dollars perçus de 1995 à 1997 du vendeur d'armes Pierre Falcone, via des paradis fiscaux, Jean-Christophe Mitterrand a nié toute malversation.

A la 18e audience du procès d'une vente d'armes présumée illicite à l'Angola en 1993-1998, le fils ainé de l'ancien chef de l'Etat, qui fut son conseiller à l'Elysée pour l'Afrique de 1986 à 1992, a déclaré que tout s'était passé dans la transparence entre lui et Pierre Falcone. .

"Un jour, M. Falcone m'a dit: 'J'ai mis de l'argent pour vous à Monaco'. J'ai répondu un peu plus tard: 'Je ne vois pas pourquoi on ferait des comptes partout, ramenez tout à la banque Darier' (de Genève, NDLR) dans la plus grande clarté", a-t-il dit. .

Jean-Christophe Mitterrand est jugé pour "complicité de commerce illicite d'armes" dans cette affaire où il a passé trois semaines en détention provisoire en 2000-2001. .

Les premiers virements bancaires de 1994 ont été effectués en Suisse au moment du démarrage des contrats de vente d'armes, a remarqué le tribunal. Par ailleurs, l'argent a été acheminé via un compte à Monaco par deux sociétés des Îles vierges britanniques, un paradis fiscal, a expliqué le président, lisant les documents de l'enquête. .

"C'est possible, mais je n'étais ni ayant droit, ni quoi que ce soit là-dedans", a assuré Jean-Christophe Mitterrand. Un intermédiaire, dont la déposition a été lue, dit que le dispositif avait servi à cacher les liens financiers entre Pierre Falcone et Jean-Christophe Mitterrand, à l'époque où son père était encore à l'Elysée. .

Selon Jean-Christophe Mitterrand, l'argent venait rémunérer son intervention pour les pré-financements pétroliers mis en place par le gouvernement angolais pour permettre les achats. "M. Falcone me payait au résultat sur les pré-financements pétroliers", a-t-il dit. .

L'accusation soutient que Pierre Falcone a récompensé Jean-Christophe Mitterrand pour l'avoir mis en contact avec le régime angolais et avoir donc permis la vente d'armes. .

Le tribunal a aussi interrogé le fils de l'ancien président de la République sur une découverte fortuite de l'enquête. Entre avril 1996 et avril 1997, alors qu'il percevait l'argent de Pierre Falcone dissimulé au fisc, il s'est inscrit au chômage et a perçu des allocations des Assedic pour près de 50.000 euros. .

Jean-Christophe Mitterrand a plaidé la négligence, expliquant qu'il avait oublié de se faire radier. "Je n'ai pas vérifié mois après mois, pas vérifié si les Assedic ont payé plus ou moins, à trois mois près", a-t-il dit. .

Ces allocations correspondaient à un emploi occupé entre 1992 et 1995 à la Générale des eaux, devenu Vivendi, où il percevait 1.800 euros par mois. Licencié juste après le départ de son père à l'Elysée, en octobre 1995, il est parti avec une indemnité de 106.000 euros, a montré l'enquête. Le procès se poursuit lundi. 

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