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Nicolas Sarkozy de nouveau confronté à l'électron Rama Yade

Oct 23, 2009

Et si le prochain "cactus" pour Nicolas Sarkozy s'appelait Rama Yade?

Le président français, ébranlé par la polémique liée à l'ascension politique de son fils Jean, s'est déjà frotté au "cas" Yade par le passé mais l'irritation gagne à nouveau.

La secrétaire d'Etat aux Sports, repêchée lors du remaniement du 23 juin malgré son refus de mener la liste de la majorité en Ile-de-France pour les élections européennes, conteste en effet le choix de l'UMP de la placer dans le Val-d'Oise pour les régionales de mars 2010.

La plus jeune ministre du gouvernement (32 ans) et femme politique préférée des Français (70% d'opinions favorables), doit pourtant choisir entre sa loyauté à l'homme qui l'a faite politiquement - "je voue une reconnaissance éternelle à Nicolas Sarkozy", dit-elle - et son désir d'indépendance.

"C'est quoi la loyauté, c'est de faire plaisir aux gens ou d'être honnête? Pour moi, c'est d'être honnête", expliquait-elle récemment. "Moi, c'est Colombes".

Elue municipale depuis mars 2008 de cette ville socialiste des Hauts-de-Seine, département emblématique de la "Sarkozie", Rama Yade aspire à gagner ses galons électoraux dans la 1ère circonscription détenue par le député communiste Roland Muzeau lors des élections législatives de 2012.

Et elle souhaite pour ce faire concourir dans les Hauts-de-Seine en mars prochain.

Une petite phrase d'une élue UMP rapportée mercredi dernier par France Inter a radicalisé ses positions. "Rama Yade dans le Val-d'Oise, ce sera bien plus couleur locale que dans les Hauts-de-Seine", déclarait cette responsable non identifiée.

La jeune femme d'origine africaine, l'une des icônes de la "diversité" au sein du gouvernement, soulignait jeudi dans Libération son refus d'être "une parachutée ethnique". Dans Le Parisien, elle estime que "certains à droite n'ont toujours pas fait leur aggiornamento".

"JE NE TROUVE PAS QUE TOUT EST SUPER À DROITE"

Celle que le "conservatisme" et la "froideur" politiques rebutent a souvent été en porte-à-faux avec son camp, avant, il est vrai, de revenir dans le rang.

En décembre 2007, alors secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, elle marque publiquement son hostilité à la venue du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi à Paris en déclarant que "la France n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits".

Elle reviendra par la suite sur ses propos.

Le 15 octobre dernier, sur TV5, elle s'était montrée réservée sur la promotion annoncée de Jean Sarkozy à la tête de l'Etablissement public d'aménagement de La Défense (Epad) avant de contester par communiqué l'interprétation de ses propos.

"Je ne trouve pas que tout est à jeter à gauche, je ne trouve pas que tout est super à droite", observait récemment Rama Yade.

Mais jusqu'où éprouver cette indépendance que des ministres sarkozystes assimilent à un comportement d'"enfant gâtée"?

"Dans le système politique, quand on veut faire toujours tout, tout seul, il faut être très très fort. A-t-elle les reins assez costauds pour affronter le président?", s'interroge un ministre qui l'apprécie.

"Vu la rampe magnifique sur laquelle elle est, elle a un boulevard et elle sera intouchable si elle est bien conseillée. A elle de trouver le bon tempo", ajoute-t-il.

En attendant, Rama Yade sait pouvoir puiser dans la distance philosophique qu'elle cultive à l'égard du monde politique où "quand tu mets le pied dehors, on te pousse".

"Ça ne me fait pas peur d'en sortir un moment, pour respirer. J'irai là où le vent me porte. J'ai mon petit côté africain qui me dit: 'il y a le destin'", glissait-elle mi-amusée mi-sérieuse alors que la disgrâce présidentielle venait de la frapper après son "non" aux européennes, au début de l'année. – Reuters

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