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Obama renforce la coopération avec l'Afrique

Aug 07, 2014
Obama renforce la coopération avec l'Afrique

Le président Barack Obama a annoncé mercredi un renforcement sensible de la coopération avec l'Afrique pour lutter contre le terrorisme, au dernier jour d'un sommet au cours duquel les États-Unis ont promis des milliards de dollars pour un continent «chargé de promesses».

«Si l'Afrique fait toujours face à de réels défis, nous voyons aussi l'émergence d'une nouvelle Afrique, plus prospère», a lancé M. Obama, né d'une mère américaine et d'un père kényan, à l'issue de trois jours de rencontres avec un quarantaine de chefs d'État et de gouvernement, une première dans l'histoire des États-Unis.

Soulignant la nécessité de resserrer la coopération en matière de sécurité «pour mieux faire face à des menaces communes comme le terrorisme ou le trafic d'êtres humains», il a annoncé que Washington contribuerait à la création d'une force d'intervention rapide de maintien de la paix.

Cette initiative, à laquelle les États-Unis contribueront à hauteur de 110 millions de dollars par an, s'appuiera sur des pays qui ont déjà fait leurs preuves dans ce domaine: le Ghana, l'Ethiopie, le Sénégal, la Tanzanie, le Rwanda et l'Ouganda.

Les États-Unis affichent depuis plusieurs mois leur volonté de s'appuyer sur le type d'intervention mis en place dans l'est de l'Afrique pour faire face aux insurgés shebab, où ils fournissent une assistance aux troupes de l'Union africaine.

L'objectif est de permettre d'entraîner, d'équiper et de former les troupes dédiées au maintien de la paix. En échange, les pays africains partenaires s'engagent à ce que leurs soldats et leur équipement puissent être déployés rapidement.

Le Kenya, la Tunisie, le Mali, le Nigeria, le Niger et le Ghana vont par ailleurs bénéficier d'un nouveau plan d'aide de Washington pour mieux garantir leur sécurité.

Si la mission de l'UA a réussi à chasser les shebab de Mogadiscio et à les empêcher d'y renverser le fragile gouvernement soutenu par les Occidentaux, les shebab mènent toujours des actions de guérilla dans le pays et ont également revendiqué une série d'attaques meurtrières dans des pays voisins, ciblant surtout le Kenya.

«Rôle crucial des médias»

Évoquant une nouvelle fois la nécessité de renforcer les institutions démocratiques sur le continent, M. Obama a appelé l'Egypte à libérer les trois journalistes d'Al-Jazeera condamnés à des peines de 7 à 10 ans de prison fin pour soutien aux islamistes. Invité au sommet USA-Afrique, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a décliné l'invitation.

«Même si les dirigeants ne les apprécient pas toujours, les médias jouent un rôle crucial», a souligné M. Obama qui a multiplié, au cours d'un sommet largement centré sur l'économie, les appels au respect de l'État de droit. «Les gens doivent être capables d'envoyer des biens sans payer un pot-de-vin ou embaucher le cousin de quelqu'un», a-t-il lancé mardi.

Washington accuse un retard marqué sur l'Europe et la Chine dans ses échanges commerciaux avec la deuxième région du monde en plus forte croissance économique.
«Sur l'ensemble des produits que nous exportons à travers le monde, seuls 1% vont vers l'Afrique sub-saharienne», a rappelé M. Obama en annonçant que plusieurs grands groupes américains - Marriott, Coca-Cola et General Electric notamment - s'étaient engagées à investir 14 milliards sur le continent qui devrait connaître une croissance proche de 6% en 2015.

A l'issue d'un sommet qui n'a pas eu un énorme retentissement dans les médias américains, l'organisation Human Rights First a déploré que les représentants de la société civile n'aient pas été associés aux discussions à huis clos sur les sujets sensibles de la gouvernance et la sécurité. «La Maison Blanche a raté une occasion historique de mettre en exergue l'importance de la protection des droits de l'homme», a estimé Shawn Gaylord, représentant de l'ONG.

Seuls les dirigeants de quatre pays, jugés infréquentables, n'avaient pas été conviés à Washington: la Centrafrique, l'Erythrée, le Soudan et le Zimbabwe. Mais les indéboulonnables présidents de la Guinée équatoriale (Teodoro Obiang Nguema), du Cameroun (Paul Biya) ou encore de l'Angola (Eduardo dos Santos) avaient en revanche reçu un carton d'invitation.

Evoquant l'épidémie d'Ebola qui a fait plus de 900 morts en Afrique de l'ouest et s'est invitée dans les débats, M. Obama a jugé prématuré d'utiliser un médicament expérimental en Afrique pour traiter les personnes touchées par le virus, jugeant que les informations disponibles étaient insuffisantes pour déterminer l'efficacité du médicament.
Les autorités sanitaires américaines ont porté mercredi leur alerte sanitaire au niveau 1, le plus élevé, pour répondre à cette épidémie. C'est la première fois depuis 2009, et la pandémie de grippe H1N1, que cette alerte maximum est déclenchée.

Pour le premier président noir de États-Unis, ce sommet marque d'abord un tournant, illustrant une volonté de s'impliquer plus fortement dans l'avenir d'un continent sur lequel son élection à la Maison Blanche avait suscité d'immenses espoirs, partiellement déçus à l'issue de son premier mandat. – AfricaLog avec agence

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