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Paul Biya entame une visite officielle à hauts risques en France

Jul 20, 2009

Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, quitte Yaoundé lundi pour une visite officielle de quatre jours en France qui risque d'être perturbée par des manifestations du Collectif des organisations démocratiques et patriotiques des Camerounais de la diaspora (CODE).

Le plus grand secret entoure la composition de la délégation et les principales articulations de ce séjour, le cabinet civil de la présidence de la République se contentant d’indiquer que M. Biya «se rendra à Bordeaux» pendant son séjour hexagonal.

Cette discrétion est sans doute à rechercher du côté de la diaspora camerounaise en Europe, qui depuis quelques jours a multiplié les initiatives en vue de perturber le séjour du président Biya.

En première ligne de cette mobilisation, se trouve le Collectif des organisations démocratiques et patriotiques des Camerounais de la diaspora (CODE) dont le président, Brice Nitcheu, annonce une «Intifada contre Paul Biya pendant son séjour à Paris».

«Nous allons faire recours à toutes les formes de résistances populaires reconnues par le droit international pour confronter et dénoncer le dictateur et le détourneur de fonds. Parmi ces recours, il y a le droit de se soulever pour renverser un régime oppresseur et criminel», a-t-il expliqué à APA par téléphone.

Entre autres griefs brandis par cette organisation, le détournement de deniers publics, la corruption rampante, les atteintes aux droits de l’homme et la récente modification de la Constitution, qui lève désormais la limitation des mandats présidentiels.

L’ONG française Survie, dans un communiqué publié lundi, a joint sa voix à ce concert de protestations : «Une fois de plus nous adjurons les élus et les citoyens français d’exprimer leur réprobation devant l’accueil en France d’un dictateur qui enfonce son pays dans la misère et en brade les ressources, en témoignage de solidarité avec les aspirations d’un peuple muselé.»

Les relations bilatérales entre le Cameroun et son ancienne puissance coloniale remontent à l’indépendance.

En mai dernier, le Premier ministre français, François Fillon, avait effectué une visite de travail au Cameroun sanctionnée par la signature de trois accords dont l’un porte sur la deuxième tranche du contrat de désendettement et de développement (C2D), d’un montant de 36 milliards de FCFA entre 2009 et 2013 et qui contribuera à la lutte contre le sida, le paludisme, à la construction d’infrastructures sanitaires et à la formation et au recyclage des personnels de santé.

Le second accord concerne la gestion concertée des flux migratoires et le développement solidaire, d'un montant d’environ 8 milliards FCFA, il prévoit notamment une liste des 66 professions ouvertes aux Camerounais ainsi qu'un programme de développement.

Le troisième de ces textes a trait à accord de défense «nouvelle génération», qui met fin aux précédents accords datant de 1974 portant protection militaire de la France au cas où le Cameroun est agressé par un tiers.

La France s’est ainsi engagée à sortir d’une «relation paternaliste pour entrer dans un partenariat stratégique». - APA

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