Plusieurs milliers de Palestiniens se sont réunis en Cisjordanie mardi pour marquer le quatrième anniversaire de la mort de Yasser Arafat. Le Hamas avait interdit les manifestations dans la Bande de Gaza qu'il contrôle.
Le rassemblement à la mémoire du dirigeant palestinien mort en France le 11 novembre 2004 à l'âge de 75 ans a mis en lumière l'absence de progrès dans le processus de paix avec Israel mais surtout les divisions grandissantes entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza. La Cisjordanie est gouvernée par le successeur d'Arafat, Mahmoud Abbas, tandis que Gaza est dirigée par les militants islamistes du Hamas, qui ont pris le petit territoire par la force en juin 2007. Plusieurs milliers de Palestiniens ont assisté à un service au siège du gouvernement du président de l'Autorité palestinienne à Ramallah. Nombre d'entre eux étaient des écoliers amenés en autocars par le Fatah. Le successeur de Yasser Arafat, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'en est pris au Hamas rival lors d'un discours, estimant que le Hamas "n'est pas sérieux" au sujet d'une réconciliation interpalestinienne et que "les pays arabes devraient intervenir pour condamner le Hamas". Il faisait référence à la tentative de réconciliation du week-end dernier en Egypte, où le Mouvement de la résistance islamique a fait bond au dernier moment en exigeant la libération préalable des membres du parti emprisonnés en Cisjordanie.
A Gaza, les forces de sécurité du Hamas ont empêché le Fatah de commémorer le décès de Yasser Arafat. L'anniversaire qui avait réuni quelque 250.000 personnes l'an dernier avait tourné à la manifestation anti-Hamas et sept civils avaient été tués dans des affrontements avec la police. Cette année, le Hamas avait arrêté de nombreux militants du Fatah pour les obliger à s'engager par écrit à ne pas participer à des rassemblements interdits, selon Samir Zakout, membre de l'organisation locale de défense des droits de l'Homme Mezan. Le porte-parole du Hamas, Faouzi Barhoum, a dénoncé "ceux qui veulent exploiter cet anniversaire pour amener le chaos et l'anarchie dans les rues de Gaza". Cet anniversaire a également permis de rappeler que les Palestiniens ne sont pas plus proches de l'indépendance qu'ils ne l'étaient au moment de la mort d'Arafat. AP