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Rajoelina prêt à appliquer Maputo si l'aide revient à Madagascar

Oct 05, 2009

Le président de facto de Madagascar, Andry Rajoelina, boycotté par la communauté internationale, se dit prêt à respecter les termes de l'accord de partage du pouvoir conclu en août si les pays donateurs de la Grande Ile débloquent des centaines de millions de dollars d'aide.

Dans un communiqué publié tard dimanche soir, le leader de 35 ans qui s'est emparé du pouvoir en mars avec l'appui d'une partie de l'armée, se dit prêt à choisir un nouveau Premier ministre en remplacement de Monja Roindefo, qu'il a désigné unilatéralement.

"Si la communauté internationale peut promettre qu'elle nous aidera et qu'elle lèvera toutes les sanctions qu'elle veut imposer à Madagascar, alors il sera possible de mettre en place la charte de transition", a-t-il dit.

Le Groupe de contact international (GCI) sur Madagascar doit se réunir mardi à Antananarivo, la capitale, pour tenter de relancer les discussions sur l'application de l'accord de Maputo qui prévoit un partage du pouvoir entre toutes les factions rivales au sein d'un gouvernement d'union.

Selon cet accord conclu le 9 août sous l'égide des Nations unies, Rajoelina, son prédécesseur direct Marc Ravalomanana et deux anciens chefs de l'Etat, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, ont accepté de choisir par consensus un président, un Premier ministre et trois vice-Premiers ministres en vue d'organiser des élections fin 2010.

Mais, depuis, ils n'ont pu se mettre d'accord sur la répartition des postes les plus importants. En conséquence, Rajoelina et Roindefo ont décidé unilatéralement de former un cabinet qui comprend d'anciens partisans de Ravalomanana et de Ratsiraka.

RAJOELINA "DECONNECTÉ DE LA RÉALITÉ"

Ce nouveau gouvernement n'est pas reconnu par la communauté internationale et Rajoelina a été interdit de discours lors de l'assemblée générale de l'Onu à New York. Après cet affront, Roindefo a menacé de ne pas accorder de visas à des délégués d'Afrique australe devant participer à la réunion du GCI.

De source diplomatique, on déclare que les exigences de Rajoelina n'ont pas de sens.

"Suggérer que nous donnions cet argent afin qu'il organise les élections prévues traduit une méconnaissance totale de ce à quoi cet argent doit servir", souligne-t-on. "Rajoelina est totalement déconnecté de la réalité."

"Ceci est une manoeuvre dilatoire. Pourquoi ne pas simplement retourner à la table de négociations?", a déclaré pour sa part à Reuters Fetison Andrianirina, un proche de Ravalomanana.

"Il faut s'en tenir à l'accord de Maputo. Une fois que cet accord sera appliqué, les sanctions financières seront levées", a souligné de son côté Emmanuel Rakotovahiny, chef de la délégation de Zafy.

Le gouvernement de facto n'a pas encore confirmé sa participation à la réunion de mardi, alors que les trois mouvements d'opposition ont annoncé qu'ils y prendraient part.

Monja Roindefo, considéré comme un jusqu'au-boutiste, a déclaré dimanche à Reuters que l'accord de Maputo n'était ni réaliste ni viable, et a jugé un consensus impossible. - Reuters 

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