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Sénégal: le fils du président Wade entre dans l'arène politique

Jan 21, 2009

 Abdoulaye Wade, 82 ans, à la présidence du Sénégal et son fils de 40 ans à la mairie de Dakar en attendant de lui succéder éventuellement: ce scénario a désormais des chances de se concrétiser avec l'entrée de Karim Wade dans l'arène politique comme candidat aux municipales.

"Karim Wade a été investi à Dakar-Ville sur la liste (de la coalition Sopi, au pouvoir) dirigée par Pape Diop", maire sortant de la capitale et président du Sénat, a déclaré mercredi à l'AFP Farba Senghor, membre de la direction du Parti démocratique sénégalais (PDS), principale formation de cette coalition.

"Karim candidat à la mairie de Dakar est dans l'ordre du possible, voire du normal, compte tenu de tout ce qu'il a fait et de tout ce qu'il envisage pour la capitale", a affirmé de son côté Latif Aïdara, conseiller à la présidence de la République et proche du fils du chef de l'Etat.

Le quotidien privé Le Populaire titrait d'ailleurs mercredi en une, au sujet de Karim Wade: "Il affiche son ambition de succéder à Pape Diop".

Karim Wade n'a jamais évoqué publiquement ses intentions, mais la presse privée sénégalaise ne cesse de le présenter comme le dauphin du chef de l'Etat, en vue du scrutin présidentiel de 2012.

Analyste financier de profession, réputé très libéral, il préside la Génération du concret, mouvement politique créé en 2006 avec des proches du président Wade.

Alternant costumes gris à la coupe soignée et boubous, ce Sénégalais né à Paris en 1968 et formé à l'étranger est présent depuis 2001 au palais présidentiel comme conseiller influent de son père. Et il dirige l'Agence nationale pour l'organisation de la conférence islamique (Anoci), chargée de la réalisation d'infrastructures pour le sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) qui s'est tenu l'an dernier à Dakar.

Des fonctions qui lui ont permis d'apparaître régulièrement aux côtés de dirigeants étrangers, tels le roi du Maroc Mohammed VI, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad à Téhéran en 2007 ou le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy à Paris en 2008...

Pour le journaliste et écrivain Abdoulaye Latif Coulibaly, critique virulent du régime, l'investiture de Karim Wade aux municipales est "un jalon pour le positionner sur l'échiquier politique". "La mairie de Dakar est une étape vers la présidentielle de 2012", dit-il à l'AFP.

Pour l'écrivain Mody Niang, également critique envers le pouvoir, Karim Wade a "comme seul mérite d'être le fils du président". "On prend ce raccourci indécent (sa candidature aux municipales, ndlr) pour en faire le maire de Dakar, ce qui sera le tremplin pour le projeter à la tête du pays", a-t-il accusé sur les ondes de la radio privée RFM.

Aux attaques récurrentes de la presse privée, Latif Aïdara, membre de la Génération du concret, rétorque: "on ne peut pas reprocher à quelqu'un d'être le fils, le frère ou la nièce du président. La démocratie dans le monde a produit +démocratiquement+ beaucoup de cas de figure" où des membres d'une même famille se sont succédés, fait-il valoir, citant l'Argentine ou les Etats-Unis.

Le président Wade, réélu en 2007 pour cinq ans, s'était lui-même défendu fin décembre de promouvoir son fils pour sa succession: "Personne ne m'a entendu dire que je veux me faire remplacer par Karim Wade. Je ne crois pas aussi que Karim l'ait dit; peut-être, mais moi je ne l'ai pas entendu", avait-il déclaré. "Maintenant, c'est un citoyen comme un autre", avait-il ajouté, avant d'affirmer: "Ce n'est pas à Abdoulaye Wade de choisir son remplaçant, c'est au peuple sénégalais". - AFP

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