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Toujours pas de négociations entre les ravisseurs et les autorités camerounaises

Nov 07, 2008

Les négociations entre les autorités camerounaises et les ravisseurs des dix personnes, dont 7 Français, enlevées depuis une semaine à bakassi n'ont toujours pas commencé, selon des déclarations à l'AFP du chef du groupe rebelle, le +général Basuo+. "Il n'y a toujours pas eu de contact. Il n'y a pas eu de contact du tout. Il n'y a toujours pas de négociation ou de transaction", a affirmé le +général Basuo+, chef du Conseil de sécurité et de défense du delta du Niger (NDDSC), dont sont membres les Combattants de la liberté de Bakassi (BFF, sud-ouest du Cameroun), auteurs de l'enlèvement, le 31 octobre. Le chef rebelle, joint par téléphone depuis Libreville, dément d'ailleurs des rumeurs faisant état de négociations: "Ils disent que des ministres nous ont appelés, mais personne du gouvernement camerounais ne nous a appelés". "Tout ce que nous voulons, c'est le dialogue", a-t-il assuré.

Jeudi, il avait expliqué à l'AFP qu'il ne voulait pas révéler les revendications de son groupe mais il s'est montré plus loquace vendredi sur ses motivations: "Nous connaissons les souffrances des gens de Bakassi. J'ai été élevé à Bakassi et le Commandant Dari (autre chef rebelle) aussi. Nous voulons la paix. Nos intentions sont claires". "Une fois qu'on aura négocié avec le gouvernement, nous nous retirerons et et il n'y aura plus de problèmes", a-t-il promis. Comme la veille, le +général+ a répété que "tous" les otages étaient "en bonne santé et bien traités. Ils ont de la nourriture et de l'eau". "Nous savons qu'ils (les otages) ne sont pas Africains (6 Français, un Franco-Sénégalais, un Tunisien et deux Camerounais). Nous savons que leurs habitudes alimentaires sont différentes. Nous ne leur donnons pas de la nourriture locale. Nous nous étions préparés pour eux. Nous avons acheté de la nourriture dans les +fast-food+ des grandes villes, (...) de la nourriture spéciale pour eux. Ils vont tous bien".

Il a indiqué que les otages se trouvaient au Nigeria, alors que des sources camerounaises affirment que les ravisseurs les ont déplacés du Nigeria vers le Cameroun après l'attaque de mercredi dont ont fait état plusieurs médias bien que Lagos a nié "une quelconque attaque". Le général l'attribue à la "marine nigériane" et critique Lagos. "Je ne pense pas qu'il y ait une influence camerounaise (dans la décision d'attaquer). Le Nigeria a agi seul. Ils sont comme les Etats-Unis, ils veulent toujours régler les problèmes et se mêler de tout". "Ils savent que l'armée camerounaise n'est pas capable de contrôler la zone", a-t-il précisé. "Si les otages sont tués dans une attaque comme celle-là, qui est à blâmer?", s'est-il interrogé, soulignant que ses hommes s'étaient défendus. "Les Nigérians ont vu ce qui s'est passé. Ils sont prévenus, je ne pense pas qu'ils recommencent".

Les 10 otages ont été capturés dans la nuit du 30 au 31 octobre sur un navire du groupe français Bourbon opérant sur un terminal pétrolier, au large de la péninsule de Bakassi. Le groupe des BFF a revendiqué l'enlèvement et avait dans un premier temps menacé de tuer les otages "un par un", avant de "changer d'avis" le 1er novembre. Il avait ensuite indiqué être prêt à les garder jusqu'à l'ouverture de négociations avec Yaoundé qui observe un mutisme presque total sur le sujet. La péninsule de Bakassi, dont les eaux sont potentiellement riches en pétrole et gaz, est une région de mangrove instable dans le delta du fleuve Niger, où de nombreux groupes armés sont actifs. Elle a été rétrocédée au Cameroun par le Nigeria le 14 août, après quinze ans d'un différend frontalier. Les BFF estiment que cette rétrocession s'est faite sans consulter les populations.- AFP 

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