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Le crédo du général Souleymane Kèlèfa Diallo

Feb 16, 2013
Le crédo du général Souleymane Kèlèfa Diallo

Il n’est de secret pour personne, que les relations entre le Président de la République et son défunt Chef d’état-major général des armées étaient empreintes de confiance réciproque et de respect mutuel.

Officier d’une discipline exemplaire, depuis sa nomination à ce poste, le crédo du général de division Souleymane Kèlèfa Diallo était clair: «il est temps que l’armée guinéenne soit républicaine sur toute la ligne». Un message qui a rassuré plus d’un guinéens quand on sait que cette armée était du lot de celles qui avaient une réputation des moins enviables sur le continent.

On se souvient encore de la déclaration qu’il avait faite le 19 juillet 2011 lorsque le domicile privé du Chef de l’Etat avait été attaqué. Le général Kèlèfa avait qualifié les assaillants d’«éléments d’une bande armée mal intentionnée et assoiffée du pouvoir» qui voulait «porter atteinte à la vie du Président».

Il va réitérer le soutien de l’armée au Président de la République en ces termes: «L’armée guinéenne, fidèle à sa vocation républicaine, réaffirme son attachement aux idéaux de paix et de démocratie; - Affiche sa ferme volonté de combattre toute forme de déstabilisation de notre pays.
- Renouvelle sa fidélité, sa loyauté et son soutien indéfectible au vaillant Peuple de Guinée, au Président de la République et son gouvernement».

Dans un autre chapitre et ce, dans le processus de restructuration des forces de défense, par exemple, l’officier n’a pas hésité à intimer que «le port de l’uniforme militaire est formellement interdit sauf dans les garnisons militaires et en temps de travail».

C’est d’ailleurs son leadership qui fera que les quelque 4 000 militaires mis à la retraite se sont soumis à cette autre réalité de la vie, sans pratiquement aucun problème pour le pouvoir. Les esprits ayant été suffisamment préparés par lui en disant aux hommes en uniforme que la retraite était un droit auquel tout militaire doit accéder après trente ans au service de l’Etat, chacun devrait s’attendre à faire prévaloir ses droits en temps opportun «puisqu’il n’est plus question de passer toute sa vie dans les rangs».

On comprend ainsi, que le Président de la République ne pouvait point laisser couler des larmes de crocodile ce mercredi 13 février 2013 aux obsèques de cet homme qui lui était réellement dévoué. Les larmes étaient d’une sincérité affichée.

Après les oraisons funèbres des onze victimes du crash aérien du lundi 11 février, l’honneur reviendra au Président Alpha Condé de prendre la parole pour livrer le message de la nation, non sans émotion:

«Chers compatriotes

Nous sommes réunis ici ce matin pour rendre un vibrant hommage à nos braves soldats qui, dans l’exécution d’une mission d’Etat, ont perdu la vie suite à un tragique accident d’avion survenu sur le territoire libérien le 11 février 2013 : général de division Kèlèfa Diallo, colonel Cellou Dalein Diallo, lt-colonel Mamoudou Condé, colonel Sanoussi Camara, colonel Soriba Diawara, colonel Papa Coumbassa, colonel Moustapha Sangaré, colonel Mamadou Malal Diallo, colonel Abdourahmane Camara, capitaine Abdourahmane Condé, adjudant Aboubacar Mabinty Bangoura.

Chers compatriotes,

Nous vivons un moment difficile dans l’histoire de notre pays au vu de la qualité et du nombre des militaires disparus.

Leur disparition constitue une perte, non seulement pour leurs familles respectives, mais aussi pour les forces de défense et de sécurité.

Cette perte intervient à un moment crucial dans la vie des forces armées guinéennes marquée par le processus de reforme des forces de défense et de sécurité dont le Chef d’état-major des armées a été l’un des acteurs essentiels, Souleymane Kèlèfa Diallo. Sa mort constitue un coup dur pour l’armée guinéenne.

Il en est de même de l’équipage et des membres de la délégation qui, chacun à sa place, jouait le rôle qui était le sien dans le processus de reforme».

Le Président de la République, malgré le choc des pertes et l’émotion, va poursuivre son allocution par un appel à la troupe et à la hiérarchie militaire: «C’est pour moi le lieu et le moment, en dépit de ces cruelles pertes, de lancer un appel solennel aux officiers, sous-officiers et militaires du rang de l’armée guinéenne de renforcer la cohésion et de resserrer les rangs afin de bâtir une armée républicaine au service du Peuple».

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