Un groupe de plus de 300 miliciens se réclamant du président ivoirien Laurent Gbagbo, et qui agressaient les populations dans un quartier sud d'Abidjan, a été démantelé mardi par l'armée loyaliste, a-t-on appris mercredi auprès de l'état-major FDS. Membres du Groupement des patriotes pour la paix (GPP), ces miliciens ont été délogés d'un complexe hôtelier délabré situé à Vridi (sud), où ils vivaient depuis un an avec femmes et enfants "dans des conditions exécrables", a indiqué à l'AFP le général Philippe Mangou, chef d'état-major des Forces de défense et de sécurité (FDS).
"Nous avons eu raison d'intervenir parce que nous avons découvert beaucoup d'armes blanches, un pistolet automatique, des munitions, de la drogue et beaucoup de tenues treillis", a ajouté le général Mangou. "Nous avons mis le feu a tout ça", a-t-il ajouté. Les milices du GPP avaient été constituées en septembre 2002 après le coup d'Etat manqué de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) contre le président Gbagbo, rébellion qui contrôle toujours le nord du pays. "Elles ont été démantelées plusieurs fois notamment ici à Abidjan", a rappelé l'officier ivoirien. "A Niangon (est), ils ont eu des problèmes avec la population, où il y a eu mort d'hommes. On les a internés à l'école de police et de gendarmerie et dès qu'il ont été libérés, ils sont allés se reconstituer à Vridi", a-t-il expliqué. "A Vridi, ils s'en prenaient constamment à la population. Nous voulons aussi mettre un terme à la pratique qui consiste au port d'uniformes par des non-militaires", a affirmé le général Mangou. "Le processus (de paix) dans lequel nous sommes engagés est fragile et nous voulons que la défense (du pays) soit le fait des seuls militaires", a-t-il souligné. Un accord de paix signé en mars 2007 entre le président Gbagbo et les FN prévoit notamment la réunification du pays et le désarmement de 36.000 ex-combattants rebelles et environ 12.000 miliciens pro-Gbagbo, implantés majoritairement dans l'ouest du pays.