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L'accord sur le plan de relance, une victoire pour Obama

Feb 08, 2009

Victoire à l'arraché au Congrès pour Barack Obama. Dans la nuit de vendredi à samedi, les démocrates du Sénat sont parvenus à un accord avec un petit groupe de républicains modérés sur le gigantesque plan de relance géant concocté par son équipe pour tenter de sortir les Etats-Unis de la crise.

Au cours de son allocution radio hebdomadaire samedi, le président a salué l'accord intervenu au Sénat la veille: "Au milieu de la plus grave crise économique depuis la Grande dépression, le peuple américain espérait que le Congrès s'attellerait à faire face aux importants défis qui sont les nôtres. "Après tout, c'était l'enjeu de l'élection de novembre dernier", a-t-il estimé.

"Les Américains veulent que nous travaillions ensemble. Ils ne veulent pas nous voir divisés de manière partisane alors qu'une crise aussi grave touche le pays", avait souligné vendredi la sénatrice du Maine Susan Colins, l'un des trois républicains modérés qui ont rompu les rangs et annoncé qu'ils voteraient en faveur du plan.

Les républicains considèrent le plan Obama trop dépensier et lui reprochent de ne pas comporter assez de baisses d'impôts.

Les dirigeants démocrates ont exprimé l'espoir que les concessions faites aux républicains et aux modérés démocrates avaient levé les derniers obstacles à l'adoption du texte. Aucun vote officiel n'était attendu cependant avant lundi.

Dans sa version sénatoriale, le plan de relance s'élèverait à 780 milliards de dollars (603,5 milliards d'euros), en combinant réductions d'impôts et nouvelles dépenses, y compris les 1.000 dollars (773,7 euros) de rabais fiscal promis aux couples qui travaillent. D'autres allégements fiscaux sont prévus pour les Américains achetant des maisons et des voitures neuves. Les dépenses iront principalement aux victimes de la récession, en allocations-chômage, soins médicaux et bons alimentaires.

C'est donc bien moins que le plan à 819 milliards de dollars (environ 633,7 milliards d'euros) adopté par les représentants.

L'accord a été annoncé après une journée d'intenses négociations au cours de laquelle le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, et le secrétaire général de la Maison Blanche, Rahm Emanuel, ont tenté de rallier suffisamment de voix pour obtenir l'adoption du plan.

Les démocrates sont majoritaires au Sénat par 58 contre 41, y compris deux indépendants. Mais le vote du plan de relance nécessite une majorité qualifiée de 60, car son adoption creuserait le déficit budgétaire.

La majorité démocrate de la Chambre des représentants aura permis à ces derniers de faire passer leur version du plan de relance, mais sans aucune voix républicaine. Mais au Sénat, l'affaire était plus délicate. Si le plan des sénateurs est adopté en l'état, il restera encore à réconcilier les deux versions... et Barack Obama, passé cette première victoire, n'en a pas encore fini pour convaincre et rapprocher les positions.

Depuis son investiture le 20 janvier, le nouveau président, qui espérait signer au plus vite ce plan de relance, a passé au lieu de cela trois semaines à batailler avec un Congrès réticent. Il n'a cessé de tendre la main aux républicains et de faire des gestes en leur direction, au nom du sauvetage de l'économie américaine. Mais il a aussi commencé à hausser le ton, à la hauteur des enjeux.

Le taux de chômage américain a atteint en janvier, 7,6%, son niveau le plus élevé depuis 1974, alors qu'on estime à 3,6 millions le nombre de personnes qui se sont retrouvées sans emploi depuis le début de la récession.

Ces chiffres "exigent l'action", a décrété Barack Obama vendredi. Et de juger "inexcusable et irresponsable de s'enliser dans des diversions et des retards (au Congrès, NDLR) pendant que des millions d'Américains perdent leur travail". "Le Congrès doit agir, et agir maintenant", a-t-il ajouté.

La semaine prochaine, le président devait également porter son message auprès de la population, avec des réunions publiques explicatives du plan de relance prévues dans des villes moyennes frappées par la crise: Elkhart, dans l'Indiana, et Fort Myers, en Floride.

Ce plan est jugé indispensable par la Maison Blanche pour lutter contre la récession et il est par ailleurs le premier test législatif de la présidence Obama. L'accord au Sénat est donc une première victoire et une première étape pour Obama, et pour les parlementaires démocrates qui s'étaient engagés à apporter un texte à la signature du président à la fin de la semaine prochaine.-AP

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