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200 morts dans les heurts politico-religieux dans le centre du Nigeria

Dec 01, 2008

Au moins 200 personnes sont mortes vendredi et samedi dans la ville de Jos, au centre du Nigeria, lors d'affrontements entre chrétiens et musulmans, a annoncé dimanche le commissaire (ministre) à l'information de l'Etat de Plateau, M. Nuhu Gagara. "Les chiffres officiels communiqués par la police indiquent qu'environ 200 personnes sont mortes", a déclaré M. Gagara lors d'une point de presse, sans donner de chiffres pour les blessés lors de ces heurts provoqués par la contestation des résultats d'une élection locale tenue jeudi "Ce nombre (de morts) n'est que préliminaire, car un comité de recherche et de secours mis en place par le gouvernement de l'Etat parcourt la ville pour récupérer des cadavres", a précisé le ministre. C'est le premier bilan officiel des affrontements qui ont embrasé cette ville d'un million d'habitants pendant 48 heures.

Le calme est revenu dimanche dans la capitale de l'Etat de Plateau, quadrillée dimanche par la police et l'armée, mise en alerte dans les Etats voisins, a indiqué un porte-parole militaire sans préciser le nombre de soldats déployés à Jos. Musulmans et chrétiens s'étaient violemment affrontés dans les rues de Jos, se disputant la victoire dans une élection locale. Des églises, des mosquées et des maisons ont été attaquées. Un responsable de la Croix-Rouge nigériane à Jos, qui a requis l'anonymat, a affirmé à l'AFP que "bien plus de 300 personnes ont été tuées ces deux derniers jours". La Croix-Rouge nigériane a aussi fait état de plusieurs centaines de blessés alors que "plus de 10.000" personnes ont cherché refuge dans des églises, des mosquées et des casernes de l'armée et de la police. L'imam de la mosquée centrale de la ville, Khaled Abubakar, avait signalé samedi "près de 400 corps" déposés dans la mosquée, et un journaliste local a affirmé y avoir compté 381 cadavres.

Avant l'annonce d'un premier bilan officiel, le porte-parole de l'armée avait estimé que les bilans donnés jusqu'à présent étaient "assez exagérés". Un retour progressif à la normale a été confirmé dimanche. "De plus en plus de gens sortent et se livrent à leurs activités habituelles", a déclaré à l'AFP le général de brigade Emeka Onwamaegbu. "L'armée a pris les choses en mains, la seule crainte c'est ce qui pourrait arriver à la périphérie de la ville", a déclaré Adamu Tsoho, un dignitaire musulman. Selon lui, 351 victimes musulmanes ont été enterrées dimanche après des prières à la mosquée centrale. Trente autres dépouilles ont été récupérées par leurs familles samedi soir, a-t-il ajouté. Située au centre du Nigeria, un pays dont le nord est à dominante musulmane et le sud à majorité chrétienne, Jos avait été le théâtre de violents affrontements inter-religieux en septembre 2001, faisant des centaines de morts.

Selon un porte-parole de la police, tout a commencé vendredi par une rumeur selon laquelle le Parti de tous les peuples nigérians (ANPP), majoritairement musulman, avait perdu face au parti au pouvoir au niveau fédéral, le Parti Démocratique du Peuple (PDP), à majorité chrétienne. Samedi, le gouverneur de l'Etat de Plateau, Jonah Jang, a imposé un couvre-feu de 24 heures dans quatre quartiers de la ville et donné l'ordre à l'armée d'ouvrir le feu sur toute personne qui braverait l'interdiction. Le couvre-feu général décrété sur l'ensemble de la ville de 18H00 à 06H00 a ensuite été prolongé de deux heures, jusqu'à 08H00. Les autorités ont fait état de 1.500 arrestations de jeunes armés. - AFP

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