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Amadou et Mariam: ambassadeurs du Mali

Dec 07, 2008

Drôle de parcours que celui d'Amadou Bagayoko et de Mariam Doumbia. Les deux artistes aveugles (Amadou à la guitare électrique et Mariam à la voix) roulent leur bosse avec une musique populaire, tout en candeur et en simplicité, depuis le milieu des années 80.

En 1998, ils se font remarquer à l'extérieur du Mali avec le titre Mon amour, ma chérie. Manu Chao s'entiche du duo de Bamako. Il met sa griffe festive et reconnaissable entre toutes sur l'album Dimanche à Bamako. Cinq cent mille ventes plus tard, cet intérêt de la part de musiciens d'un peu partout se poursuit.

Cette fois, le Britannique Damon Albarn (Blur, Gorillaz), Matthieu Chédid, Keziah Jones et le rappeur canadien d'origine somalienne, K'naan, sont à l'affiche de Welcome to Mali, un 11e album qui fait la preuve que la musique pop d'Amadou & Mariam s'échappe peu à peu de la facture malienne habituelle.

Bienvenue au Mali

Albarn, qui a déjà mis sur le marché un disque, petit ovni confidentiel, intitulé Mali Music, ouvre le bal avec un morceau électro à la Daft Punk, sous la voix suraiguë de Mariam. Quand vient le tour de Matthieu Chédid (Masiteladi), on reconnaît les guitares du chanteur français comme celle du Nigérian Keziah Jones sur Unissons-nous. Si le maître de kora malien, Toumani Diabaté, ajoute son instrument à Djuru, la chanson devient nécessairement plus traditionnelle.

Tous ces musiciens avertis semblent prendre un plaisir à habiller à leur façon les mélodies des Maliens qui persistent, pour leur part, dans le style qui est le leur depuis le début. De la même façon, le duo demeure aussi simple et direct pour dénoncer les dictatures oppressantes ou chanter l'amour candide.

Avec toi, la vie est belle

Pétris de bons sentiments, leurs textes ont tout pour faire sourire: « Choisissez bien vos copains » ou « démagogie dans la politique, ce n'est pas bon ». Cette naïveté qui témoigne d'une sincérité indéniable participe, sans nul doute, à leur charme.

Amadou et Mariam attirent dans leur entourage des musiciens qui les aident à mettre de la chair sur leur ritournelle. Les guitares électriques sont parfois vieillottes et les gimmicks électroniques pas toujours convaincants, mais il se dégage souvent un solide groove de cette musique pop sans prétention.

Barack Bamako

Contrairement à leur aîné décédé, Ali Farka Touré, ou à leur cadet, Toumani Diabaté, les chanteurs aveugles ne sont pas identifiés à la tradition malienne noble et pure. Ils font une musique populaire, à la fois malienne et influencée par toutes les autres, semblable à celle qui anime les nuits de Bamako. Mais surtout, leurs chansons sont attachantes comme le sont les époux dos à dos sur la pochette.

Une rumeur veut que le duo de Bamako soit invité à Washington, le 20 janvier, dans le cadre de cérémonies d'investiture du premier président noir des États-Unis. Ce ne serait que normal pour deux musiciens que l'on présente souvent comme « les ambassadeurs du Mali ». - François Blain (Radio-Canada) 

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